Page:Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, tome 52, 1853.djvu/578

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transmettra instantanément à des distances infinies, c’est Listz qui de son cabinet fera entendre les prodiges de ses notes sonores sur le théâtre de Londres ou de Saint-Pétersbourg.

« Au pied de la statue du grand fondateur de l’industrie française, au milieu de cette glorification vivante des génies qui ont concouru à l’édification de notre prospérité agricole et manufacturière, en présence de cette justice éclatante rendue aux hommes, qui des conditions les plus humbles se sont élevés au rang des bienfaiteurs de l’humanité, de ces modestes artisans que nous cherchons dans leur atelier, pour les faire entrer, à l’égal des maréchaux de France, dans le cortège du vainqueur d’Austerlitz, nos négociants puiseront les sentiments élevés qui assurent aux transactions commerciales un caractère de haute loyauté et les dirigent vers l’amélioration de la fortune publique ; nos industriels s’inspireront des grands exemples placés sous leurs yeux, et l’ouvrier de nos ateliers, s’il pénètre dans cette enceinte, y lira avec émotion les terribles épreuves auxquelles a dû se soumettre Jacquard, le canut de Lyon, pour doter son pays de ses immortelles découvertes, méconnues et persécutées par ceux-là mêmes dont elle devait améliorer le sort.

« Il y verra Leblanc, affranchissant le pays d’un lourd tribut payé à l’étranger, demander à un lit d’hôpital le repos nécessaire pour se préparer à une vie meilleure.

« Mais je me hâte d’ajouter, à côté de ces grands enseignements sur l’abnégation si souvent nécessaire pour accomplir le bien, notre population ouvrière verra Chaptal élevé à la dignité de ministre, Berthollet devenu sénateur ; elle lira le décret de Napoléon Ier, qui assure une pension viagère à Jacquard ; elle y lira aussi le décret récent du gouvernement actuel, qui acquitte la dette du pays envers Philippe de Girard.

« La France industrielle apprendra avec transport que Napoléon III, l’héritier du noble caractère de son oncle, héritier de ses sympathies pour les conquêtes du travail, a voulu honorer cette solennité de sa présence dans la personne d’un savant illustre, digne interprète de ses sentiments ; que Sa Majesté s’est associée ainsi à la pensée de la chambre de commerce de Lille, d’élever un Panthéon à l’industrie sous la protection du pouvoir personnifié par le nom immortel de Napoléon. »


M. Besson, préfet du Nord, a tracé à son tour le tableau des progrès de l’industrie sous le premier empire. Ces merveilleuses conquêtes de l’industrie, dit M. Besson, marchaient parallèlement à ces glorieuses conquêtes de nos armées ; elles étonnaient le monde entier. Mais, ajoute M. le préfet, laissons exposer par Louis-Napoléon lui-même, aujourd’hui notre glorieux Empereur, comment ce prodige s’est opéré. Dans son traité magis-