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les vitraux et les verriers

La chapelle St-Vincent appartenait aux Fiot, ainsi que l’apprend le procès-verbal de la visite pastorale de Monseigneur Camille de Neuville en 1657. Au bas de la verrière se trouvait, avant les réparations de 1858, l’inscription suivante : duc de montpensier a faict donc † facte par paul de boullongne en may 1600. Il s’agit de Henri de Bourbon-Montpensier (1573-1608), fils de François de Bourbon et de Renée d’Anjou. Mais, chose curieuse, les personnages de ce vitrail à quatre compartiments sont les patrons des membres de la famille Fiot qui vivaient à cette époque. De gauche à droite, dans des niches surmontées de pinacles, sont représentés St-Laurent, Ste-Anne, St-Christophe. St-Louis. Christophe Fiot, avocat du roi au bailliage, était alors marié à Louise Bessie, fille de Laurent Bessie et de Anne Croppet. Faut-il ne voir là qu’une simple coïncidence ou faut-il y voir une libéralité de Henri de Bourbon vis-à-vis de Christophe Fiot ? Dans tous les cas, le fait était à signaler. À signaler aussi que Loyse Bessie fut marraine d’une des filles de Paul de Boullongne dont il sera parlé plus loin.

Au dessous de ces personnages se voient quatre médaillons. De gauche à droite, les armoiries des ducs de Bourbon-Montpensier, qui sont modernes ; une femme nimbée à genoux tenant de la main gauche un livre ouvert et de la droite un cierge allumé que le démon s’efforce d’éteindre avec un soufflet et qu’un ange portant un flambeau de chaque main se dispose à rallumer ; les armoiries de la ville de Villefranche modernes : un petit sujet représentant Jésus embrassant sa mère. Les médaillons des armoiries ont remplacé deux autres un ange assis, tenant une clarinette avec en devise muta fiant ; et un autre « disparu depuis quelques années, sur les bords duquel on lisait autrefois labia dolosa ».