Page:Bulletin de la fédération des sociétés d'horticulture de Belgique, 1860.djvu/139

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de connaître l’organisation des cours publics de taille, donnés dans le premier de ces établissements, enfin de visiter aussi les cultures de Montreuil et d’entretenir M. Lepere, l’habile cultivateur de pécher. De retour en Belgique, M. Royer rédigea un mémoire sur les mesures à prendre en faveur de l’arboriculture fruitière, et l’adressa à M. Rogier, qui venait de composer un nouveau ministère, et dont les sympathies en faveur de l’horticulture étaient bien connues.

Les conclusions de ce mémoire portaient sur deux points principaux.

1° L’érection d’écoles de jardiniers sur des bases capables de propager les meilleurs principes de culture et de taille dans le pays,

2° La nomination d’un comité d’hommes spéciaux, chargé de publier un ouvrage sur les fruits, élaboré aux divers points de vue suivants :

Réforme de la nomenclature synonymique, choix des variétés recommandées à propager dans les jardins, et dans les vergers ou la grande culture ;

Leurs origines et descriptions exactes ;

Les indications diverses de sol et de culture propres a chaque variété recommandée.

Les motifs à l’appui de ces conclusions peuvent se résumer ainsi, d’après le texte du mémoire.

« La taille et la conduite des arbres fruitiers sont livrées jusqu’ici à l’empirisme et à l’esprit routinier de praticiens sans aucune instruction. Cette branche importante de la production se trouve dans un état d’infériorité d’autant plus déplorable, que d’autres branches de l’horticulture, par contraste, et notamment la culture des plantes de luxe, brillent en Belgique du plus vif éclat.

« On peut affirmer que la taille des arbres fruitiers n’est comprise et pratiquée, suivant des principes raisonnés et scientifiques, que dans certaines localités telles que Montreuil pour le pécher, Thomerie pour la vigne, et les écoles du Luxembourg et du Jardin des plantes, à Paris, quant à l’ensemble des divers genres.

« Cependant, au point de vue de la production, la taille des arbres ne représente qu’une des deux faces de la question, le succès, en arboriculture, dépend peut-être plus encore du choix des espèces et variétés cultivées.

« À quoi servirait-il, en effet, d’offrir à la vue, un arbre parfaitement conduit, régulièrement taillé, si le fruit est mauvais, ou en le supposant d’une bonne qualité, s’il est placé dans des conditions de forme, d’exposition ou de terrain qui ne lui conviennent pas ?

« On dit vulgairement qu’un bon arbre ne tient pas plus de place qu’un mauvais, et cet axiome n’est pas moins frappant de vérité, si on l’applique au degré de fertilité, si variable dans chaque individualité fruitière.

« L’amélioration systématique des espèces fruitières par des semis