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Page:Bulletin de la société de Paris et de l'Ile de France, 6e année, fasc 1 et 2, 1934.djvu/69

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la rue Montorgueil[1], et celle de l’hôpital des Haudriettes, dont la rue des Haudriettes rappelle le souvenir et l’emplacement. Il avait été fondé un peu avant 1306 par Étienne Haudry, panetier du roi, car, à cette date, il fut autorisé à bâtir une chapelle sur un terrain acheté le long de l’hôpital qu’il venait de fonder[2]. D’autres hôpitaux sont encore mentionnés sous ce règne, tels que, en 1297, la Maison-Dieu Jean-l’Écuellier et, en 1301, la Maison-Dieu des Apôtres[3] ; ils disparurent ensuite ou furent absorbés par des établissements plus importants.

Beaucoup de maisons religieuses et de monastères étaient, à cette époque, installés hors de Paris. Ainsi, Saint-Germain-des-Prés, Saint-Victor, Saint-Antoine, les Chartreux, les Filles-Dieu près de Saint-Lazare, les Cordelières de Saint-Marcel. Les Augustins, qui, jusqu’en 1293, se trouvaient hors la ville, obtinrent du roi à cette date la maison des Sachets, qui avaient été supprimés par le concile de Lyon en 1274. Cette maison était située sur le quai actuel des Grands-Augustins[4]. Les Carmes ou Barrés, à cause de leur vêtement barré de bandes noires et blanches, avaient été établis par saint Louis, en 1259, au coin de la rue actuelle du Petit-Musc, près de la rue de Sully. En 1319, ils se fixèrent place Maubert, dans la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève et rue des Carmes ; les Célestins occupèrent leur ancienne demeure[5]. Nous citerons encore, parmi les principaux monastères de Paris : les Frères Prêcheurs, rue Saint-Jacques, d’où le nom de Jacobins qui leur fut donné ; les Frères Mineurs ou Cordeliers, rue de l’École-de-Médecine actuelle, et les chanoines réguliers de Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, dont le souvenir est gardé par la rue de ce nom.

Après les collèges, les hôpitaux et les monastères, il est bon d’indiquer au moins quelques hôtels possédés à Paris par de grands seigneurs, tels que l’hôtel de Nesle, qui devint la propriété du roi de Bohême et s’élevait à l’endroit où l’on a bâti la Halle au blé[6] ; l’hôtel des rois de Navarre qui, en 1292, était dans la paroisse Saint-André-des-Arts ; l’hôtel des comtes de Flandre, dans la rue Jean-Jacques-Rousseau ; les hôtels des ducs de Bourgogne, des comtes d’Artois. Enfin, avant de retracer les principaux événements qui agitèrent la

  1. L. Le Grand, Les Maisons-Dieu et léproseries du diocèse de Paris au milieu du xive siècle, p. xxi.
  2. Lebeuf, Histoire de la ville et du diocèse de Paris, éd. Féchoz et Letouzey, t. I, p. 94.
  3. L. Le Grand, op. cit., p. xxi, n. 2.
  4. Lebeuf, op. cit., Rectifications et additions par F. Bournon, p. 293.
  5. Ibid., p. 218-219.
  6. H. Géraud, Paris sous Philippe le Bel, p. 361.