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sairement après la bataille de Pultawa (juillet 1709), au service du roi de Pologne, électeur de Saxe. Nous connaissons maintenant l’origine de ce personnage : fils de feu Michel de Villedieu, enseigne aux Gardes Françaises, et de Louise Devilliers, il a épousé à Lyon, le 9 octobre 1692, Marie-Françoise Baptiste, fille du comédien Marc-Antoine Dehouy de Rozanges et de Anne Clément ; il était encore à Lyon le 9 janvier 1695. Ainsi, quand il conduit sa troupe dans le Nord, il doit avoir dans les trente-cinq ans au moins. Qu’a-t-il fait pendant les douze années où nous perdons sa trace ? Était-il fils de comédienne, ou du moins apparenté par sa mère à des comédiens ? Car ce nom de Villiers se rencontre à maintes reprises dans la région du Nord et à Lyon : un François-Jacques de Villiers est à La Haye en juillet 1715 ; sa sœur Henriette s’engage au même théâtre en avril 1719 (Fransen, o. c., pp. 253 et 259) ; un de Villiers chantait à Lyon en 1729 ou 1730, un autre en 1739 (livret d’Omphale, Bib. Opéra), un Villiers figure dans la troupe de Monnet à Londres en 1749 (Bib. Arsenal, Mss. Portf. de Bachaumont). En nous révélant l’état civil de Michel de Villedieu, M. Vallas nous aurait-il mis sur la trace d’une de ces familles de comédiens auxquelles des alliances, parfois compliquées, donnaient une influence particulière dans la corporation ?

Et voici le cas inverse de l’acteur Restier : un chef de troupe de ce nom est signalé à Dijon par Gouvenain (Th. à Dijon, p. 87) entre avril et décembre 1746 ; M. Fransen rencontre également un Restier à Bruxelles en novembre 1751, puis à La Haye, en mai 1752 (o. c., p. 304) ; dix ans plus tard, un Restier joue les seconds comiques à Bordeaux, dans la troupe Émilie et Belmont (Obs. des Spect., 1er février 1763) ; sa femme joue les seconds rôles ; elle est encore à Bordeaux, comme soubrette en 1768 (O. Teuber,