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Le 14 janvier, à la Sorbonne, notre confrère M. H. Chenu a fait, sous les auspices de la Société La Picardie présidée par M. Georges Truck, une conférence applaudie sur les jeux et les jouets Rien, disait Ampère, n’est plus instructif que l’histoire des jeux pour l’histoire de l’espèce humaine. Ce ne sont pas les historiens du théâtre qui le contesteront A l’origine des jeux, il y a l’instinct d’imitation de l’enfant, premier germe de l’instinct dramatique. Parmi tous les jouets, il en est un, le plus ancien peut-être (puis on le retrouve dans les tombes égyptiennes) et qui mérite une attention particulière la poupée et sa descendante théâtrale », la marionnette. Dans les fort belles projections qui accompagnèrent l’attachante causerie, nous vimes, à côté d’une série qu’on pourrait intituler Les jeux dans l’Art, une autre série, d’un grand intérêt documentaire, sur les théâtres de Séraphin, de Maurice Sand, de Lemercier de Neuville, sur les curieuses marionnettes sans fil de Holden, qui parurent à la foire d’Amiens il y a quarante-cinq ans, enfin sur le théâtre de pupazzi créé par un répétiteur et des élèves du Lycée d’Amiens, en 1898.

M. Ch. nous permettra de regretter qu’il ait parlé un peu rapidement du populaire Lafleur ? II est vrai que, parlant à des « pays il il pouvait se faire entendre à demi-mot. Mais si quelque jour notre confrère voulait parler tout spécialement de Lafleur aux lecteurs du Bulletin. LE MANOIR DE LA SOUBRETTE. Notre confrère, M. Paul Blanchart, nous ayant fait la gracieuse surprise de signaler, le 21 décembre dernier, notre Société aux auditeurs de la T. S. F., sa causerie nous a valu la communication suivante

M. Champrosay de la Monneraye, à Argenton, nous signale qu’il it est actuellement chargé de vendre le manoir du Grand-Poussendre, aux confins des communes de Bons-Tassilly et de Sousmont-SaintQuentin (Calvados). Ce manoir fut jadis la propriété de Rolland FouquetDulonboy, capitaine aux Gendarmes Dauphin, lequel épousa, peu après 1781, Marie-Etisabeth Joly, une jeune actrice des troupes Montansier, qui venait d’être reçue à la Comédie-Française, pour tenir l’emploi des soubrettes.

Marie Joty ne quitta le Théâtre Français qu’en 1797, à l’automne elle eut cinq enfants, dont deux filles qui furent ses élèves et jouèrent à côté de leur mère lors de sa représentation de retraite. Elle mourut à trente-sept ans, le 5 mai 1798, d’une maladie de poitrine contractée à Sainte-Pétagie, pendant la Terreur. Sa tombe, monument de sensibilité préromantique, se trouve dans une enclave du domaine du