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Au XV!~ sièc)e seulement apparaissent les premiers professionnels du théâtre, et leur avènement correspond à la naissance du régime capitaliste.

En reculant aussi loin les cadres de l’art, MM. Gvozdev et Piotrovski ont pu proposer maintes explications ingénieuses de la lutte, de la collaboration et de la succession des styles. Car la chose théâtrale, architecture, technique, composition du spectacle, est le véritable sujet de cet ouvrage, au détriment de la poésie dramatique. Ce serait donc, sous le déguisement démocratique du théâtre « autoactif », le triomphe du formalisme ».

Les auteurs furent violemment pris à partie, entre autres par Staline lui-même. C’est que l’irréductibilité bolcheviste n’admet pas de points de vue généraux, englobant dans une seule évolution graduelle l’art de toutes les classes. L’œuvre des prolétaires doit être considérée comme « chimiquement autre. Lounatcharski était vertement tancé pour son esprit « métaphysique M, ’< universel qui lui faisait chérir l’art en général à l’égal de l’art prolétarien, et, en séance plénière de l’Association des Écrivains prolétariens, MM. Gvozdev et Piotrovski furent accusés de haute trahison L’emploi du terme ( autoactif dit l’accusateur, n’est point ici un simple jeu méthodologique. Les descriptions des mystères et des entrées et sorties royales dont abonde ce livre sont trop détaillées pour ne pas être suspectes. Là, se cache le sens politique de cette théorie qui dépouille le phénomène (purement prolétarien) de sa teneur idéotogique, de son virus politique Notre tâche première est de dénoncer impitoyablement cet idéalisme militant qui, sous couvert de théâtre antique, cherche à prendre sa revanche )’

H ne restait plus aux auteurs qu’à faire amende honorable. Le troisième et principal composant de la méthodologie