Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 2, n°3.djvu/14

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1926 Fêtes des masses, 1926, et autres recueils de la Commission pour l’étude sociologique des Arts).

La théorie « autoactive » trouva son application dans l’Histoire du théâtre européen, de MM. A. Gvozdev et A. Piotrovski (Le Théâtre antique et Le Théâtre féodal, éd. Academia, 1931) où les auteurs. reprennent, à leur façon, le schéma de {’évolution historique. A l’encontre des historiens « bourgeois qui concentrent leur attention sur t’œuvre des professionnels sanctionnée par « la bonne société ils nient que le théâtre professionnel résume son temps. Selon eux, non seulement il y a coexistence, à toute époque, de plusieurs courants théâtraux, mais encore le rôle prépondérant appartient au courant « autoactif », expression d’une classe ascendante chargée de dynamisme et de vitalité. Ainsi, l’action chorale qui se place aux origines du théâtre grec, directement dérivée des us agricoles, est un théâtre « autoactif avant de recueillir la sanction de l’État sous forme de tragédie. L’organisation des représentations par des notables, la formation des choeurs avec des amateurs bénévoles, la gloire que tire d’une victoire individuelle la communauté entière, tout cela met à jour le massif primitif « autoactif ». Le lyrisme choral s’écroule avec la nouvelle vague théâtrale, déterminée vers la fin du me siècle avant J.-C., par la domination croissante d’une société bourgeoise, dont la nature sociale se révèle, d’une part, dans l’évolution de la tragédie de l’autre, dans « les jeux politiques » féeries et pompes. De même, à Rome, naîtra « le jeu rituel )’ élaboré par les communautés chrétiennes, qui, dans la suite, inaugurera « le théâtre autoactif de la bourgeoisie féodale » et, à travers les chambres de rhétorique, les joyeuses confréries, les fêtes, tournois et entrées royales, aboutira à Fœuvre grandiose des mystères.