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Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 2, n°5-6.djvu/22

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toyens, et de réclamer, en leur nom commun, la protection et la justice du Gouvernement.

Ils vont rendre compte de tout ce qui s’est passé le dimanche 23 juillet ils ne citeront pas les motifs avancés par M. le Commandant pour justifier la rigueur dont il vient d’user en emprisonnant le fils de celui qui a été outragé plus gravement. Ils rendront enfin compte de toutes les démarches faites de la part des officiers municipaux pour terminer cette affaire.

Le Dimanche, les officiers municipaux avaient permis aux comédiens de jouer Zaïre ;)e spectacte était complet, les loges étaient remplies, le parterre très nombreux tout était paisible, chacun était attentif. On en était au Ve acte tout à coup on entendit un grand bruit dans le corridor des premières loges on crut qu’il y avait le feu chacun sortit. Les femmes s’effrayèrent, plusieurs se trouvèrent mal, des gardes du Corps, l’épée nue, arrêtaient ceux qu’ils rencontraient. La loge du Corps de Ville était ouverte à cause de la grande chaleur un officier des Gardes vint la fermer brusquement. Cet officier était M. de Vilaines. Il était sorti de sa loge en criant à haute voix qu’il était insulté les Gardes du Corps qui se trouvaient au spectacle étaient accourus à ses cris. Il s’agissait d’une glace cassée par accident dans un cabinet attenant à la loge des Officiers aux Gardes du Corps. Ce cabinet était ouvert, le passage en était libre un jeune homme qui suivait une actrice, passant du corridor au théâtre par ce cabinet, avait cassé la glace en badinant. La glace ne valait pas dix francs au surplus elle n’avait pas été posée aux dépens des Gardes du Corps. Ce léger accident n’avait causé aucun trouble’; il était aisément réparable la police en eût toujours bien retrouvé l’auteur. Mais M. de Vilaines aima mieux le poursuivre lui-même et le faire chercher par les Gardes du Corps. Les Gardes du Corps n étaient que simples spectateurs à la Comédie ils n’y avaient aucune fonction militaire la Garde ni la Police du spectacle ne leur étaient pas confiées. Les cavaliers de la maréchaussée en étaient seuls chargés. C’était à eux seuls à arrêter quelqu’un, s’il y avait eu quelqu’un à arrêter.

À côté de la Comédie, il y a un café qui en dépend. Les salles de ce café, au premier et au second, donnent sur les corridors des premières et secondes loges mais ces salles sont exactement fermées sur les corridors, pour empêcher qu’on ne s’introduise par là au spectacle. Les comédiens ont grand soin d’y veiller. M. de Vilaines s’imagina que celui qui avait cassé la g ! ace s’était réfugié dans ! a sat ! e au premier, ce