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l’effort antiromantique du naturalisme. Ainsi le théâtre idéaliste prend sa place dans )a succession des ftux et des reflux de notre histoire spirituelle. Cette représentation des faits est-elle historiquement juste ? est trop tôt peut-être pour en discuter. Du moins faut-il savoir gré à M’~ Knowles d’avoir proposé une hypothèse qui pourra servir de base à des discussions ultérieures, grâce à la documentation très riche dont elle est appuyée.

M. Hendrik Brugmans a donné surtout une diligente analyse des pièces composant le Théâtre d’Amour Il distingue dans son développement quatre phases principales du Vertige (1873) aux Deux Fautes (1878), ce sont les premiers essais, parfois malencontreux de Vanina (1878), devenue L’Infidèle en 1889, jusqu’à La Chance de FrançoMe (1888), c’est la période des « préludes La technique est trouvée, la première application des méthodes nouvelles tentée avec succès alors apparaissent les trois tragédies vraiment porto-richiennes Amoureuse (1891), Le Passé (1897) et Le Vieil Homme (achevé en 1900, représenté en 1911) après quoi, des Mc/afre (1904) aux Vrais Dieux(1920), l’élan devient moins vigoureux, les sources coulent moins vives, la vision devient moins large, l’inspiration s’affaiblit, )a mise en œuvre commence à présenter des insuffisances » on éprouve « une impression pénible d’incertitude, d’indécision ma)gré le « surprenant Marchand d’Estampes (1917), qu’une interprétation déplorable fit échouer. Les 200 pages consacrées de la sorte à l’œuvre sont encadrées par deux parties plus courtes (70 à 80 pages) occupées, l’une par la biographie du dramaturge, l’autre par les conclusions de M. Brugmans sur l’art de Porto-Riche et sa place dans l’histoire du théâtre contemorain. Question bien délicate lorsque le recul est si faible (Porto-Riche n’est mort que depuis quatre ans !) mais M. Brugmans s’est efforcé d’y répondre avec une modération, une prudence, qui lui font le plus grand honneur il s’est défendu à la fois contre son admiration personnelle et contre l’irritation visible qu’il éprouve en face de certaines attaques fort étrangères à la littérature. A son avis, Porto-Riche demeurera dans l’histoire ce qu’il fut dans la vie un isolé il n’a subi l’influence du romantisme d’Augier, de Dumas fils, que dans la mesure où l’on subit toujours l’influence de prédécesseurs immédiats mais "’it n’appartien à aucune école et ne devait être la source d’aucun courant La solide et minutieuse étude de M. Brugmans est suivie d’une bibliographie fort abondante et de curieux graphiques traduisant la marche