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BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ
DES HISTORIENS DU THÉÂTRE
PARAISSANT SIX FOIS PAR AN
IIe Année. Nos 5-6
JUILLET-OCTOBRE 1934


FÉLIX GAIFFE


Quel sort ennemi s’acharne donc sur notre infortuné groupement ? Après Auguste Rondel, voici que nous est ravi l’un des plus dévoués parmi les ouvriers de la première heure Félix Gaiffe vient de succomber en pleine maturité, j’allais écrire en pleine jeunesse.

Car il fut de ces privilégiés qui savent garder intactes la vigueur et la fraîche souplesse de leur intelligence. Tel je le revois, en juillet dernier, quand nous nous séparâmes en nous disant, hélas Au mois d’octobre », tel je le revois aussi, dans mes souvenirs d’il y a trente ans, lorsqu’il professait

au Lycée de Besançon, et que les hasards de la vie universitaire nous firent rencontrer. Même curiosité accueillante pour tous les efforts, pour toutes les tentatives, prudentes ou téméraires même désir de comprendre tous les esprits, quelque éloignés qu’ils fussent du sien. Derrière une bonhomie un peu narquoise d’observateur qui n’est point dupe, il y avait, chez ce grand laborieux, un fonds inépuisable de sympathie pour le travail des autres.

Aussi quel guide, quel entraîneur incomparable Les jeunes gens, de tous pays, qu’il réunissait à ses conférences