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Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 3, n°1-2.djvu/15

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seul épisode que nous connaissions de la deuxième campagne d’Hébrard à Marseille. Nous ne savons pas non plus ce qu’il fit dans les années qui suivirent. En 1747, le privilège de l’opéra pour Marseille, Aix, Nîmes et autres villes de Provence, fut affermé par Berger, directeur de l’Académie Royale, pour la durée de six ans, à Marie Maurel, épouse Plante, Jacques Siméon Mangot et Antoine Gruan, au prix de douze cents livres.

Hébrard reparaît à Marseille en 1758. Il est toujours directeur de l’Académie Royale de Bordeaux. Il écrit le 22 avril aux Échevins pour leur offrir de revenir on lui répond que la salle est occupée par la troupe de M’~ Mercier, dont le bail doit durer jusqu’à Pâques 1759 et qu’on ne peut s’engager à rien. Hébrard considère pourtant comme une autorisation cette réponse évasive et se met en route. Il arrive à Aix le 5 mai, et se met en mesure d’obtenir l’autorisation du duc de Villars, qui protège la Mercier. Celle-ci est loin d’avoir à Marseille la faveur du public le duc le sait bien les Échevins le lui ont écrit mais il fait tout son possible pour empêcher Hébrard d’aller à Marseille, car il sent bien que ce serait consommer la ruine de la comédie. Dans une lettre fort vivante, Hébrard raconte son entrevue avec le Gouverneur. Le bruit de son séjour à Aix se répand et le public marseillais réclame à grands cris i’opéra. Des tumultes éclatent à la comédie, les Echevins ne demanderaient pas mieux que d’accorder l’autorisation néanmoins, lorsque Hébrard vient présenter requête au début de juin, ils croient devoir en référer au duc. Sous la pression de l’opinion, celui-ci se résoud à négocier entre les deux directeurs un accommodement, qui fut conclu dans la première quinzaine de juin; nous en ignorons les modalités mais Hébrard, quelques mois plus tard, s’en déclare mécontent, et s’en plaint au ministre de la Maison du Roi, comte de Saint-Florentin. Ce dernier écrit aux Échevins que le roi a déclaré qu’Hébrard était « libre de se pourvoir en la manière accoutumée. (Cf. Annexes 7 à 15). En 759, Hébrard était encore directeur de l’opéra de Marseille et fait approuver, le 21 février, un règlement pour ses pensionnaires (1) on le retrouve encore en cette ville, avec le titre de « Directeur de l’Académie Royale de Musique, actuellement à Bordeaux il obtient des Échevins la permission de donner des représentations pendant la saison 1761-62. C’est le dernier document qui porte sa trace. E. IsNARD.

(1) Arch. Mun. Marseille, Règ. pol. 17-17566, 6fol. 219 v".