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Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 3, n°1-2.djvu/14

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les uns et pour les autres cela est fini par vos soins et vous tiendrez la main s’il en est besoin pour que ce que vous avez réglé soit exécute » (1). Les textes ne nous apprennent rien sur la façon dont se fit le règlement, mais, une fois la saison finie, le marquis de Mirepoix, sollicité par Hébrard, demanda aux Échevms de lui renouveler son privilège pour l’hiver suivant (2). Les magistrats répondirent qu’ils étaient tout disposés à l’autoriser puisque le public avait été satisfait. Cette dernière saison fut plus calme que la précédente Hébrard n’eut pas à lutter contre les comédiens pour t’usage de la salle. A part ses démêlés avec ses créanciers, fort nombreux à Toulouse, qui le harcelaient devant le Parlement d’Aix (3), il n’est trace dans les archives que d’une instance qu’il entreprit devant le lieutenant du Sénéchal contre une actrice, M~ Fabre, pour rupture de contrat. Le petit dossier de cette affaire est conservé aux archives de la mairie, car elle provoqua un conflit de juridiction. La police des théâtres et les contestations entre acteurs et directeurs relevaient exclusivement des Échevins lieutenants de police Hébrard eut le tort de s’adresser au lieutenant du Sénéchal les Échevins firent immédiatement requête au Parlement et obtinrent cassation de l’arrêt rendu. Le dédit de la d"~ Fabre avait une raison très respectable, mais peu faite pour toucher le coeur d’un entrepreneur de spectacles tel qu’Hébrard. Voici comme elle l’expose dans sa requête «Bien des raisons et considérations l’ont nécessitée depuis peu de jours, de faire une renonciation devant Monseigneur i’Evêque de Marseille de ne remonter plus sur le théâtre, où la suppliante chantait le premier rôle dans l’opéra depuis longtemps, ce qu’elle a ainsi promis à Dieu dans cette renonciation de laquelle il a été donné connaissance aux sieurs directeurs de t’opéra de Marseille, et comme ladite demoiselle Fabre a intérêt non seulement d’être déchargée des engagements qu’elle a contractés avec les dits sieurs directeurs, dans l’idée où elle était alors de continuer à chanter des premiers rotes, mais encore d’être payée de ce qui lui est dû, elle a recours à votre justice pour y être pourvu. » Cette requête fut signifiée le 19 janvier 1747 on était donc en pleine saison à Van der Straeten et Hébrard, directeurs. C’est là le (1) Arch. Mun. Marseille GG 20) (orig.).

(2) Arch. Mun. Marseille, BB 332, fol. 84 v°, 7 mai 746. (3) Lettre de Boyer d’Éguille, 17 mars 1747 (Arch. Mun. Marseille, GG20),or:g.).