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Atfred MORTIER.

ne durent pas être brillantes car, le 30 janvier 1849, M. Donnay prenait la fuite, et ses artistes durent jouer pendant un mois en société. Durant cette direction, on voit sur l’affiche les drames cétèbres de l’époque Trente ans oa la vie d’un joueur; Don César de Bazan, La tour de Nesle, Kean. Les mémoires du diable, Melle de Belle-Isle, Lucrèce Borgia, Le marché de Londres, Le fils du diable, etc.

En 1850, direction Ernest Viallet c’est encore une saison française. Ensuite viendront des saisons d opéra italien, plus fructueuses. M. Via!"let monta Les premières armes de Richelieu, La vie de Bohème, Ruy Blas, Les Incendiaires, Paul le Corsaire, La tailleur et la fée, etc. De 1860 à 1865, M. Louis Avette, après l’annexion de Nice à la France, assumera la direction des deux théâtres. Le 14 juin 1860, pour fêter l’annexion, spectacle de circonstance L’Étoile de Nice o~ le Vote de r<tnne.Hon. et le J~ŒU du pays, cantate, corsant le programme. Trois jours plus tard, le 17, la soirée comprend une scène lyrique, Nice française, écrite par Théodore de Banville pour son « amie Marie Daubrun, qui interprète la Ville de Nice. Le poète, dans ses souvenirs, nous dit qu’il régla la mise en scène, le décor, la figuration et même le costume de sa chère Marie « le front ceint d’une couronne de feuilles d’olivier et d’oranges, vêtue à l’antique de voiles bleus lamés d’argent, et parée de diamants symbolisant l’azur et les feux de la mer paisible ». Le registre de Bessy ne mentionne que le titre de cette composition, suivie de, ou comprenant un A~nme aux Niçois, et le chant national des Niçois.

En 1861, à partir du mois de mars, d’autres oeuvres font leur apparition (alternant avec l’opéra italien) je note Le Père projette. Les Filles de marbre, Le Gendre de M. Poirier (que Bessy transforme en Pommier), Le Demi-monde, Le Verre d’eau, Les lionnes pauvres, La Tentation. Le registre de Bessy s arrête en 1890, avec la direction de Raoul Gunsbourg.

Entre 1850 et 1865, les recettes moyennes de la comédie varient entre 150 et 500 francs par soirée, chiffre qu’il faudrait multiplier par dix au moins, proportionnellement au prix actuel des places. Dans cette somme ne sont probablement pas compris les abonnements, qui étaient assez nombreux. On peut remarquer un usage curieux (peut-être d’origine italienne ?), à savoir que les loges, qui étaient recherchées par ta bonne société, étaient au début de chaque saison, adjugées par voie d’enchères