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Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 4, n°5-6.djvu/3

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BUL.L.ET!N DE LA SOCIETE

DES HISTORIENS DU THEATRE

f~RA)SSANT SIX FOIS PAR AN .=.

!V’Année. ?5.6. JUILLET-SEPTEMBRE <936 HENRI CHENU

Une fois de plus, un des bons ouvriers de la première heure nous est brutalement enlevé. Henri Chenu a été foudroyé par l’embolie, le 20 août dernier.

Depuis la fondation de notre société, il représentait dans notre comité les travailleurs des départements, et nul ne pouvait les représenter plus dignement. Animé d’un égal amour pour le théâtre et pour sa ville natale, il s’intéressait passionnément à tout ce qui concernait la vie théâtrale d’Amiens dans le présent et dans le passé; chercheur patient, méticuleux, prudent, il savait éviter à merveille les deux écueils opposés, Charybde et Scylla de l’histoire locale le grossissement des plus minces faits divers et le mépris l’incompréhension souvent du petit détail révélateur.

Notre regretté confrère voyait vite et juste le sens, la portée, l’intérêt véritables d’une trouvaille c’est qu’à la sûreté du jugement il joignait une vitalité juvénile, une sensibilité chaleureuse qui, spontanément, lui faisaient ordonner les êtres et les faits suivant les perspectives de la vie. Un texte, devant ses yeux, ne restait jamais lettre morte; sa