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Page:Bulletin de la société des sciences historiques et naturelles de la Corse, fasc. 352-354, février 1913.pdf/39

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du 1er au 25 Mai 1769

le Bevinco, a chassé les rebelles de la bocca de Bigorno et y a pris poste.

M. le comte de Vargement, que M. de Boufflers avait envoyé avec sa légion sur la droite, a fait l’avant-garde dans cette partie, et s’est établi au-delà du Bevinco, sur les hauteurs intermédiaires à celles qu’occupaient M. d’Arcambal et le baron de Vioménil.

Les ennemis, ainsi poussés de toutes parts, ont abandonné précipitamment les villages de Vallecalle et d’Olmeta, laissant dans ce dernier une pièce de canon, des munitions et quelques hommes, dont M. de Campenne s’est emparé ; ceux de San-Gavino, Sorio et Santo-Pietro tombèrent d’eux-mêmes par la manœuvre générale.

Dans Murato, où les deux Paoli étaient le matin, les volontaires de l’armée ont pris deux pièces de canon, des munitions de guerre et de bouche, des livres et quelques papiers appartenant à Paoli, laissés avec le cheval qu’il montait, qu’il a été obligé d’abandonner pour se sauver à travers les rochers. Dans ces papiers, on a vu combien Paoli comptait sur la bonté de la position, sur les redoutes, sur les moyens de défense, et combien ses espérances l’ont trompé.

La diversion de M. le comte de Marbeuf a eu de son côté le succès qu’on pouvait en attendre. Borgo a été abandonné ; on y a pris 6 pièces de canon. Des détachements de cavalerie ont été jusqu’au delà du Golo y faire des prisonniers et porter l’épouvante dans la Casinca.

Dans cette journée, où tout a succédé au gré de nos désirs, on a peu perdu en comparaison des ennemis. On a cependant fait peu de prisonniers, parce qu’il est difficile qu’on en fasse dans un pays où tout favorise la fuite des vaincus, et où l’homme qui vient de se battre, en cachant son arme, devient habitant.

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