Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/111

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Quant aux autres localités, on a fait des objections plus ou moins fondées ; le gisement des cavernes donne le plus de prise, puisque des incrustations s’y forment encore journellement, et ne se distinguent pas des anciennes. Les gîtes des ossemens humains dans des cavités à ciel ouvert, et remplies de marnes, ont été reçues avec défaveur, parce qu’on y a peut-être cité aussi des débris d’animaux qui ont été enfouis très-récemment.

Il n’en reste pas moins un fait très curieux, c’est que les crânes trouvés dans ces cavités et les marnes, ont une forme très particulière, et fort différente des races actuelles, et de celles qu’on sait avoir existé historiquement dans le pays. Un de ces crânes d’Autriche se trouve dans le cabinet d’Anatomie du Jardin des Plantes, et sa forme se rapproche, d’après le dire des cranologues de celle des têtes de certains peuples anciens de l’Amérique méridionale. Attendons donc du temps la solution de cet intéressant problème, c’est le parti le plus sage.

Puisque nous avons parlé des brèches osseuses nous devons protester de nouveau en passant, contre l’idée qu’elles ne renferment que des coquillages d’eau douce.

Les gîtes de Nice et de Gibraltar sont là pour attester que ces êtres marins peuvent aussi avoir été çà et là charriés dans des fentes sur le bord de la mer, et empâtés ensuite avec le test de mollusques d’eau douce et des ossemens d’animaux terrestres.

M. Boué passe en revue les ouvrages qui ont été publiés en. 1830, sur les végétaux fossiles, et parle de la Théorie botanico-géologique proposée par M. Adolphe Brongniart.

Les classifications sont une nécessité pour les sciences ; elles en. sont pour ainsi dire l’alphabet ; aussi ne faut-il les changer qu’avec beaucoup de précaution. L’an passé nous avons eu les nouvelles. Classifications de MM. Brongniart, Macculloch, d’Omalius, Vanuxem, Eaton et d’un de nos secrétaires.

M. De la Bèche a publié ses idées sur la manière de classer les dépôts européens ; et il s’est élevé contre l’idée de rechercher minutieusement, à de grandes distances, les mêmes associations d’un terrain. Le même géologue a aussi fait la distinction des masses minérales restées dans leur situation, et leur état originaire ; et de celles qui ont changé de nature, d’aspect, et de position. Ces remarques s’appliquant surtout aux roches secondaires des Alpes et des Apennins, M. Marcel de Serres a développé la différence des terrains tertiaires, formés dans les bassins marins, littoraux, et ceux produits dans les bassins océaniques. L’on sait que M. Brongniart lui a déjà répondu sur ce sujet dans son Tableau