Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/112

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des terrains. Le domaine du terrain tertiaire supérieur a été très étendu par un de vos secrétaires qui a été même jusqu’à demander si le calcaire parisien existait ailleurs qu’à Paris, à Londres, et dans le nord de l’Italie. Vous savez que M. Brongniart a prévu dans son Tableau, que cette extension devenait très-probable ; mais il n’a pas mentionné les nombreux lignites, le gypse, le sel, etc., que nous plaçons dans le sol tertiaire supérieur.

Le terrain houiller est classé, par les uns, dans le sol intermédiaire, par les autres, dans le sol secondaire, suivant les pays qu’habitent les géologues. En Angleterre et en Irlande, le grès pourpré couvre le plus souvent d’une manière transgressive le terrain intermédiaire, et se lie avec le calcaire carbonisé, et les houillères. On a donc raison de commencer la classe des dépôts secondaires, au grès pourpré ; mais sur le continent cette régularité disparaît. Le calcaire de montagne ne parait exister que dans les pays vis-à-vis de l’Angleterre. Alors, les grès rouges se confondent, et le terrain houiller est dedans ou dessous le grès rouge secondaire, et il n’est pas certain que ces dépôts se rencontrent toujours en stratification non concordante avec le sol intermédiaire. En général, ce genre de stratification ne me paraît pas toujours un accident si essentiel, à moins qu’il n’ait lieu sur une grande échelle. On peut même supposer que de pareilles superpositions soient produites dans des dépôts primitivement conformes, et sans que celui qui est supérieur soit dérangé par le redressement de l’autre. Un abaissement d’une partie d’une masse minérale et un mouvement de bascule suffiraient pour produire cet effet.

La classification des dépôts alpins occupe fortement les géologues depuis une douzaine d’années. Ce n’est que depuis cette époque qu’on a vraiment émis quelques idées raisonnables sur ce sujet. La découverte de MM. Buckland (Tableau, etc. J. de Ph. 1821) de Brongniart et de Luc du grès vert dans les Hautes-Alpes, a hâté ce moment, et les travaux de MM. Escher, de Buch, Necker, Keferstein, Studer, de Beaumont, Partsch, Lill, Murchison, Sedgwick, Lusser, Hugy, etc., ont réussi à nous donner les moyens d’arriver à la solution de ce problème. Il est évident d’abord, que les couches des Alpes ont été non-seulement redressées et plissées, mais encore souvent altérées mais jusqu’où s’étendent ces changemens ? c’est ce qui n’est pas encore défini, Les suppositions de M. Voltz sur les coupes que peuvent présenter plusieurs dépôts ondulés, redressés, peuvent être utiles dans l’étude