Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/114

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des plaines de la France, et de l’Angleterre. Il est cependant bon d’observer que déjà le Jura suisse présente bien plus de développement et de marnes que le Jura allemand.

On est obligé de supposer que le bord des Alpes a été sujet, pendant l’époque jurassique, à recevoir une masse infiniment plus grande de matières arénacées et de matières calcaires provenant, soit des sources minérales, soit de la destruction du travail des êtres marins.

Ces masses ont ensuite été soulevées, certaines parties ont été imprégnées de métaux ou changées en gypse par des vapeurs acides, tandis qu’il s’est formé, çà et là, du sel. Nous avons déjà observé ailleurs que ces émanations acides se font jour surtout sur le revers nord des Alpes ; tandis que les éruptions porphyriques et pyroxéniques sont sorties principalement sur la côte opposée. De petites masses de serpentine et de roches trappéennes sont tout ce qu’on aperçoit dans les Alpes septentrionales. Il est très probable qu’on trouvera des caractères minéralogiques, zoologiques ou botaniques, pour distinguer assez nettement, non-seulement les subdivisions du calcaire alpin, mais encore ses diverses assises, et marnes arénacées.

Le calcaire alpin se termine par un grand système arénacé a calcaire ammonitifère et bélémnitifère que nous appelons le grès viennois à fucoïdes. Tout le monde est d’accord sur ce point ; mais l’âge de ce dépôt, qui compose une grande partie des Carpathes et des Apennins est attribué par les uns, au grès vert, et par M. Brongniart et nous, au dépôt jurassique tout-à-fait supérieur. Plus haut, l’on entre dans le système è hippurites et à nummulites, et dans le grès vert qui offre en grand, dans les Alpes, des divisions aussi nombreuses que le sable vert d’Angleterre. Le grès vert est dans les Alpes, comme dans le Jura, en lambeaux sur le terrain jurassique, et compose encore, suivant nous, une partie notable des Carpathes et des montagnes de l’Istrie, de la Dalmatie, et de certains points de l’Italie moyenne et des Pyrénées.

Une dépendance inférieure de ce grès vert, est formée de l’association d’agglomérats calcaires, de marnes très-coquillières, et de grès impressionnés, c’est pour nous le gîte des anciens nagelfluhe si problématiques, et à cailloux étrangers aux Alpes. Un exemple de ces assises du grès vert se trouve à Gosau, dans l’Autriche, nous l’appellerons, pour cela, le dépôt de Gosau.

C’est à ce sujet que nous sommes en désaccord avec MM. Murchison et Sedgwick, qui, guidés par les genres réputés jusqu’ici tertiaires de ces roches, prétendent qu’elles ne sont pas secondaires,