Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/135

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Les eaux de la vallée de Gosau n’ont d’issue que par la profonde crevasse, le Rettengraben, qui va du village inférieur de Gosau au lac de Hallstadt ; mais il y a lieu de croire que jadis elles s’écoulaient par le col de Gschitt, et qu’un vaste lac occupait le bassin de Gosau et communiquait avec celui de la vallée de Lamm. Les raisons pour cette opinion sont tirées de la formation en apparence récente de la lente actuelle d’écoulement des deux lacs dans la partie supérieure de la vallée, des traces de la hauteur ancienne du niveau de ces derniers, enfin du prolongement des dépôts récens de Gosau dans la vallée de Lamm par le col de Gschitt.

Toutes les montagnes énumérées comme enclavant notre bassin, sont composées de calcaire alpin inférieur, à l’exception des montagnes surmontant les mines de sel de Hallstadt. Ce calcaire est généralement. compacte, blanc grisâtre ou blanchâtre, gris foncé dans le Steingebirge et çà et là rougeâtre. Les fossiles y sont surtout apparens dans le voisinage du sel.

Le voisinage de ce dernier et des dépôts récens et coquilliers de Gosau avait fait attribuer à ces derniers un âge beaucoup trop ancien. C’est le doute à cet égard dans l’esprit de MM. Partsch, Keferstein et Lill qui m’engagea à examiner en 1829 soigneusement cette contrée.

Le terrain problématique occupe des deux côtés de la vallée une suite de montagnes ou seulement de crêtes, et se voit même dans le fond de la vallée, soit dans les torrens, soit dans une petite éminence près du village supérieur de Gosau. Sur le côté oriental, il occupe principalement le mont Ressenberg, tandis qu’il forme la plus grande partie des montagnes à l’ouest de la vallée, et le pied des crêtes calcaires qui bordent son côté septentrionnal. L’examen de ce dernier me parut l’étude la plus propre a m’assurer de la position des roches à Gosau à l’égard du calcaire alpin. Ces pentes des montagnes sont sillonnées de l’est, à l’ouest, par sept ravins.

Au haut du grand ravin appelé Kreutzgraben, l’on voit distinctement le calcaire alpin compacte gris brunâtre, recouvert par un agglomérat grossier rougeâtre, à fragmens de calcaire alpin et inclinant au sud sous 25 à 30°. Dans un point, la dernière roche paraît avoir rempli une fente presque verticale à parties spathisées. On peut suivre cet agglomérat sur les bords de ce profond ravin, et vers le milieu de son cours, qui a peut-être une demi-lieue. On remarque dans cette roche plus ou moins grossière des couches de 20 à 30 pieds de grès marneux compacte gris, à parties argileuses grises noirâtres, et à impressions de plantes qui me semblèrent