Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/151

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strontiane, de silex d’aucune espèce, en un mot aucun minéral de cristallisation contemporaine, si ce n’est quelques cristaux ou lames de chaux carbonatée en druses dans les cavités et les fissures du calcaire sabloneux ; présence de fer hydroxidé pisolitique dans quelques marnes argileuses, fait qui, observé dans des localités bien éloignées (Saint Gaudens, la Salvétat près Toulouse), suffirait à lui seul pour prouver l’origine alluviale de ce terrain ; enfin des cailloux roulés primordiaux en gravier et non en poudingue, disséminés dans les couches sableuses, même à de très-grandes profondeurs (à 460 pieds), et en outre l’ensemble des caractères et la physionomie de ces roches, qui annonce partout un terrain de diluvium, toutes ces circonstances déterminent M. Boubée à séparer la formation toulousaine de la série des terrains tertiaires, même des terrains diluviens proprement dits, pour la classer en première ligne dans la série des terrains post-diluviens. L’auteur cherche ensuite à déterminer les limites de cette formation et sa superposition sur les terrains tertiaires.

Le post-diluvium toulousain remplit un bassin très-étendu, à limites bien sinueuses, dont l’auteur n’a pu reconnaître encore que les points principaux. Une ligne qui passerait par Avignonet, Auriac, Gaillac, Caussade, Malliose, Valence, Agen, port Sainte-Marie, Marmande, Cologne, Valentine, Saint-Gaudens, Martres, Varilhes, Mirepoix, Saint-Michel, limiterait grossièrement ce bassin, et ne renfermerait qu’un seule et même formation, le post-diluvium ; en négligeant, bien entendu, le terrain de transport post-diluvien qui recouvre de ses sables et de ses graviers la crête de presque tous les coteaux et beaucoup de plateaux inaccessible aux inondations actuelles, le terrain d’alluvion moderne, que l’on retrouve le long de toutes les rivières et qui y règne jusqu’à la hauteur de leurs plus grands débordemens, et la terre végétale, si précieuse et souvent très-épaisse dans ce bassin, trois terrain qui ne forment ensemble qu’une nappe étendue sur cette grande formation dont on ne connaît encore que 360 mètres de puissance.


La partie septentrionale de la butte qui supporte Avignonet appartient au post-diluvium toulousain, la partie méridionale au calcaire d’eau douce supérieur du terrain tertiaire. Malgré les ébranlemens et les décombres du village, qui repose sur la jonction des deux dépôts, on reconnaît facilement que le terrain tertiaire se termine obliquement, et que le post-diluvium toulousain repose obliquement aussi sur ce terrain. De Toulouse à ce point de limite, et il en est de même pour tout le bassin, ou ne trouve que marnes, argiles