Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/152

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et sables qui quelquefois sont à l’état de grès demi-dur et bien mauvais, mais il n’y a aucune pierre à chaux, ni plâtre, ni bonne pierre à bâtir ; la brique y est seule employée. À partir de ce point comme de tous les autres points de limite indiqués, l’on voit la pierre de taille former la majeure partie ou la totalité des édifices, et l’on rencontre partout des exploitations de pierres à chaux, à plâtre ou à bâtir.

Voici la composition de ce terrain tertiaire à Avignonet. Sous les murailles fortes de cette ancienne ville, ou voit des calcaires d’eau douce compactes, durs et celluleux en grandes couches blanches et roses, comme à Gaillac et Agen ; elles reposent sur des assises très-épaisses de grès dur et demi-dur que l’on exploite à la manière de la pierre de Carcassonne. Ces grès et ces calcaires mêlés de couches sableuses reposent sur des argiles et des marnes compactes qui passent fréquemment au calcaire ; tout cela est recouvert un peu plus loin par des sables, des grès et des argiles fortement et diversement colorés. En s’avançant vers Montferrand et Naurouse, on découvre bientôt dans la colline, et presque à sa base, une couche très-épaisse de poudingue très-dur qui règne dans tout le pays. Les fameuses pierres de Naurouse dont un énorme bloc sert de base à la colonne monumentale élevée à la gloire de Riquet, ne sont que des restes parfaitement en place de cette couche de poudingue, qui seule a pu résister par sa dureté à la violence des veaux qui ont e creusé la vallée. Ce poudingue est très-remarquable, en ce qu’il est composé principalement de galets très-arrondis de calcaire primitif ; il est si dur qu’il sert à ferrer le grand chemin. Plus loin et par dessous toutes ces roches, l’on exploite comme pierres à plâtre des argiles marneuses toutes pétries de lames et de petits cristaux de gypse ; la marne forme plus des trois quarts de la masse ; le procédé que l’on emploie pour en extraire le plâtre est très-simple et très-ingénieux. L’on y trouve bien rarement quelques silex cornés. De l’autre côté du canal, et en lice ; règne une colline dans laquelle prédomine le calcaire d’eau douce ; on l’exploite sur tous les points comme pierre à chaux ; on y trouve aussi du calcaire siliceux qui donne, comme celui d’Auriac, une très-bonne chaux hydraulique ; ce calcaire est riche en fossiles terrestres et d’eau douce. Outre des plantes ligniteuses et de belles impressions de feuilles dans un banc d’argile à dégraisser, on trouve des débris de mammifères très-abondans dans une marne fétide ; l’auteur y a aussi recueilli, dans les calcaires compactes peu celluleux, des limnëes, des planorbes, des hélices, des carocolles, des cyclostomes (C. elegans) et un très-grand et très-beau bulime très-élégamment strié, qui atteint quatre pouces de longueur. L’on ne pourrait lui