Aller au contenu

Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par le suc calcaire qui a pénétré ces animaux ; et que ce même syc a fait disparaître complètement leur organisation intérieure : en sorte que ces fossiles présentent à peu près le même grain, la même dureté et la même couleur que les bancs calcaires qui les recouvrent.

Enfin diverses coquilles, et notamment des térébratules et des trigones, ont pénétré ça et lç dans l’intérieur de leur corps : ce qui fait présumer qu’à l’état vivant, ils étaient plus ou moins mous.

Malgré beaucoup de recherches, nous n’avons pu recueillir que des fragmens de ces tiges et des ces bras entrelacés. Je le mets sous les yeux de la Société pour faire partie de ses collections. Mais, comme il ne peuvent lui donner une idée suffisante de ce que nous avons vu, M. le Colonel Emy a pris la peine d’en tracer l’ensemble dans le, dessin qu’il vient de m’envoyer et que je joins ici. Il a eu soin de me prévenir que ce dessin n’est pas un portrait spécial d’après nature, mais seulement un plan d’ensemble qui présente, autant qu’il l’a pu, la contexture de ce singulier fossile.

En effet, j’en reconnais les principaux traits pour les avoir vus sur ces sortes de plafonds que les vagues de la mer mettent à découvert lorsqu’elles ont détrempé le lit de marne qui sert de support à ces fossiles. Ce plan désigne d’une manière satisfaisante l’entrelacement continuel de ces tiges et de ces branches, plus ou moins rompues et chargées de leurs appendices.

Quelques autres espèces, pétrifiées et plus ou moins aplaties de la même manière que celles que nous venons de décrire, se trouvent disséminées dans la même couche, mais ces derniers fossiles ont beaucoup moins de volume et peu ou point d’appendices ; et, comme celui-ci, ils ne nous ont offert jusqu’à présent que des parties rompues, ce qui nous prive des moyens de les décrire suffisamment.

L’un d’entre eux, ayant 4 à 5 lignes de diamètre et quelques pouces de longueur, est couvert de rides transversales, parallèles et fort serrées, et il est très-contourné.

Un autre, moins gros encore, n’est que peu courbé et montre des articulations, comme celles des Isis, mais plus rapprochées.

Un troisième se présente sous la forme d’une petite lance droite et pointue, de 3 à 4 pouces de longueur, dont la surface est tantôt lisse et tantôt plissée dans le sens longitudinal et sans régularité, comme si la peau de l’animal s’était crispée en se desséchant, avant ou pendant la pétrification.

Enfin, l’on aperçoit dans le même lieu les fragmens de quelques