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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/201

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bien prouvé qu’ils ne renferment des fossiles marins que sur les bords de la mer ; partout ailleurs, l’on n’y voit que des débris de coquillages terrestres et fluviatiles et des ossemens d’animaux terrestres, Nous devons encore ajouter qu’en général le diluvium est diversement composé suivant les localités, et que les matériaux qui le composent proviennent généralement des localités voisines, et que si dans quelques endroits il semble avoir été formé par de grandes révolutions, dans d’autres il paraît être le résultat de phénomènes lents et tranquilles, qui ont agi pendant une période de temps extrêmement longue. Nous devons dire aussi que, bien que les géologues admettent que les terrains diluviens ne se confondent jamais avec les dépôts actuels, il est incontestable qu’ils se lient, parce que les phénomènes qui ont donné lieu à la formation des uns et des autres n’ont jamais cessé leur action, et qu’il y a passage insensible entre l’époque actuelle (historique) et l’époque ancienne (géologique).

D’après cette dernière remarque, on doit voir qu’il est souvent très-difficile de distinguer les terrains diluviens des terrains plus modernes qui se déposent encore tous les jours. Les travaux et les observations de MM, C. Prévost, Boué et autres géologues, sont entièrement d’accord avec cette manière d’envisager les phénomènes diluviens et leurs liaisons avec les phénomènes de l’époque actuelle.

Bien loin donc d’admettre que les terrains sont le résultat d’une seule inondation brusque et passagère, il nous semble qu’ils sont le résultat des phénomènes locaux quelquefois lents, quelquefois brusques, mais qui ont agi pendant une période de temps extrêmement longue. La cause de ces phénomènes a pu être le redressement subit d’une chaîne de montagnes, le charriage lent et tranquille des matériaux fluviatiles, l’abaissement et la fréquence des eaux fluviales, et par suite le débordement des torrens, la fonte des glaciers, l’écoulement subit des eaux des lacs supérieurs, etc., etc. La question sur les terrains diluviens et le diluvium étant ainsi nettement posée, examinons quelles sont les conditions qui doivent nous faire regarder un corps organisé comme fossile, et d’abord rappelons la définition généralement reçue de ce mot.

L’on entend par fossile tout corps organisé, enseveli dans les couches régulières du globe. D’après cette définition, il ne peut y avoir aucun doute pour les corps organisés ensevelis dans les terrains anciens ; il ne peut y en avoir même pour ceux qui sont renfermés dans les couches les plus modernes, des terrains de sédiment supérieur. Il est bien évident que leur position seule suffit pour décider