Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/92

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de la Suisse, il y a un travertin très-épais et d’autant plus remarquable, qu’il occupe une profonde vallée voisine des mines de fer oolithique formé dans des vallées semblables.

9° à Cornold, au pied du mont Terrible, en Suisse, M. Kévy de Bienne, a fait depuis un an entreprendre un sondage, dans l’espoir d’y découvrir du sel gemme. On est déjà à plus de 600 pieds de profondeur, sans en avoir rencontré la moindre traite et après avoir traversé environ 300 pieds de marne et de gypse exploité dans le pays, et autant de calcaire très-dur ; enfin on est sur le point d’atteindre une deuxième masse de gypse, avec l’espoir de trouver du sel au-dessous.

10° La grande vallée de Porentruy paraît avoir été jadis le lit d’un lac, qui se serait écoulé, dit-on, à la suite d’un tremblement de terre par une rupture survenue à l’un des points des montagnes, qui devaient former son enceinte. La route de Perentruy à Bienne. admirablement taillée au milieu du calcaire oolithique, a donné le profil de plusieurs nids de fossiles, presque entièrement formés de polypiers ou de nérinéœ. Ces dernières sont quelquefois groupées isolément, comme en rencontre les cérites dans le calcaire grossier ou toutes autres coquilles dans divers terrains ; faciles à isoler, la plupart de ces fossiles paraissent d’ailleurs avoir été roulés. Actuellement encore, les tests des mollusques morts, sont ballotés par la mer, et d’autant plus altérés, qu’ils ont long-temps roulé sur un sol résistant ; ils se réunissent enfin dans les anfractuosité du rivage qu’ils comblent avec les sables, et ils se trouvent quelquefois exclusivement entassés en espèces, sois isolées, soit nombreuses, en laissant de grands espaces sur la côte, entièrement dépourvus de ces dépouilles marines. La presqu’île de Quiberon offre toutes ces particularités.

11° Près de l’endroit si pittoresque, appelé la Roche percée, la même route de Porentruy à Bienne a encore mis à nu un calcaire noirâtre, tombant en poussière, renfermant des trigonies et offrant en relief plusieurs lits de rognons calcaire plus solides, inclinés de 75 degrés vers le nord. Ce lambeau est recouvert par les débris du calcaire jurassique oolithiqeue, qui parait avoir éprouvé un grand soulèvement dans cet endroit.

12° La tourbière de Chaudefond et de Locle, près de la chute du Doubs, est noire inférieurement et rouge supérieurement, sans offrir aucun fossile. Beaucoup de vallées du Jura renferment ou ce combustible, ou du fer oolithique ou du travertin.

13° A la Sagne, près de la sortie du Jura, on suit le passage du calcaire jurassique au oolites, d’une manière si insensible que cela