Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/99

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peu d’individus qui se livrent à toutes ces sciences à la fois ; le champ est trop vaste, les connaissances nécessaires trop variées, et le temps de la vie individuelle trop courts Néanmoins, notre société peut être fière de posséder un homme qui serait bien capable d’entreprendre cette tâche, et qui a même déjà fait ses preuves a cet égard. On comprend que nous voulons parler de l’ingénieux M. Becquerel.

« Qui sait si l’étude de la géologie n’amènerait la perfectionner nos vues sur l’électricité magnétique et à produire une révolution dans les bases de la chimie. Je veux parler de ce que l’on est convenu d’appeler élémens, et des modifications que peuvent éprouver les propriétés de ces corps élémentaires, lorsqu’ils sont soumis à de certaines circonstances non encore étudiées. Si les expériences de Watt, de Hall, de Drée, de Fleuriau de Bellevue, et celles de diverses personnes sur les produits des hauts fourneaux, ou des actions électriques très-lentes, ont fait faire, de grands pas à la science minéralogique et géologique, le temps ne nous paraît pas éloigné ou la géologie ouvrira de nouvelles routes aux physiciens et aux chimistes.

« L’étude des sources minérales a produit beaucoup d’ouvrages spéciaux mais ce n’est guère que depuis l’époque où l’on a entrevu la liaison des eaux minérales avec les actions volcaniques lentes et souterraines qu’on les a examinées avec le plus de soin et géologiquement. D’ailleurs, l’analyse des eaux est une opération chimique difficile dans l’état actuel de cette science. Témoins ces substances qu’on n’a reconnues dans beaucoup d’eaux que depuis qu’on a fait la découverte de ces nouveaux élémes.

« MM. de Buch, Humboldt, de Hoff, Bischoff, Keferstein, Brongniart, etc., ont petit à petit fait entrer dans la géologie la théorie nouvelle sur l’origine des sources, quel que soit le terrain d’où elles sortent.

MM. de Hoff, de Buch et Daubeny, ont cherché à montrer que les sources surtout thermales sortaient principalement du fond de grandes crevasses ou gorges. Le dernier savant a été plus loin et a cherché à prouver qu’elles ne se trouvent que dans des endroits où la stratification des roches du voisinage indique des fouilles. M. de Buch, frappé par la position des diverses sources des bords du Rhin, a supposé que l’acide carbonique des eaux thermales s’échappe dans leur ascension vers la surface, et va imprégner des eaux froides dans des endroits plus élevés que la sortie des eaux chaudes.