Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/127

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M. de Beaumont ayant cité lui-même textuellement les grandes époques de soulèvemens (voy. Ann. des Sc. nat., déc. 1829, p. 395) que M. Boué a cru pouvoir établir par différentes considérations géologiques auxquelles il reconnaît que la direction des chaînes est entièrement étrangère (voy. Mémoires géologiques et paléontologiques, p. 5). — M. de Beaumont a donc seulement précisé davantage quelques époques de soulèvement dont M. Boué ne croit pas pouvoir restreindre le nombre autant que le fait M. de Beaumont.

En réponse à ces observations, M. Élie de Beaumont fait observer que le nombre des personnes qui, en parlant du soulèvement des montagnes, y avaient déjà fait diverses distinctions plus ou moins explicites, était tellement considérable, qu’il n’est pas étonnant que M. Brongniart, tout en en citant un grand nombre, en ait oublié quelques unes. MM. Parrot et Boué sont bien loin d’être les seuls géologues dont les noms pourraient être ajoutés à la liste des citations de M. Brongniart.

MM. de Beaumont et Brongniart se seraient peut-être épargné toute espèce d’embarras, si, au lieu de citer quelques géologues modernes ou contemporains, au risque d’en oublier quelques autres, ils avaient eu l’idée de remonter tout simplement jusqu’à Stenon, qui écrivait déjà à Florence en 1669, que les couches redressées avaient été formées horizontalement ; que les montagnes que nous voyons aujourd’hui n’avaient pas existe dès le commencement ; qu’il y en a qui sont le produit d’éruptions ignées ; qu’elles ont des directions diverses sur la surface du globe, etc. ; et qui, relativement à la Toscane en particulier, avait démontré par des figures que le sol horizontal de sédiment marin (que nous appelons aujourd’hui tertiaire) y est postérieur à l’existence des vallées dans lesquelles il s’est déposé.

Dates géologiques précises, noms propres de montagnes en rapport avec chacune de ces dates, direction particulière des chaînons de montagnes de chaque époque, Stenon avait manqué de données pour s’en occuper ; or, personne n’y avait suppléé depuis, et il est de fait qu’en 1829 il restait à essayer de donner une forme positive au point de vue que Stenon avait aperçu cent soixante ans auparavant.

Aussi la réclamation de M. Boué ne porte-t-elle que sur un point particulier, sur l’annonce faite par lui du peu d’ancienneté relative des Alpes, dans un passage d’un mémoire allemand imprimé à Heidelberg en juillet 1827. M. de Beaumont, qui du reste a reproduit le passage en question dans une note de sa Recherches sur les Révolutions du globe, rappelle que dans la