Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/134

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antérieures au mode de combustion des morts et des, victimes, et antérieures aux invasions des Francs, des Danois, des Saxons, qui conservèrent long-temps partie des mœurs celtiques ou germaniques.

Cette recherche est un nouvel appui que les antiquaires peuvent fournir aux géologues.

M. Desnoyers a déjà attentivement examiné sous un point de vue analogue la riche collection de monnaies gauloises de la bibliothèque royale. Sur les plus anciennes, sur celles qui ne paraissent pas être une trop évidente imitation des monnaies grecques ou romaines, il a reconnu le plus habituellement, autant que le permettent des grossiers dessins, des représentations d’animaux surtout de sanglier, de cheval, de taureau sauvage et de cerf, espèces qui vivaient alors sur le sol de la Gaule, et dont les os se retrouvent sous les monumens celtiques. Où y voit bien encore, beaucoup plus rarement, des animaux symboliques ou monstrueux, des copies infidèles d’oiseaux, ou d’autres animaux communs sur les monnaies grecques ; mais les plus fréquens et les plus caractéristiques sont les quadrupèdes que l’histoire nous apprend avoir été propres au sol de la Gaule et à la vie industrielle de ses habitans.

Si l’on rencontrait sous les monumens celtiques des ossemens d’ours, de rhinocéros ou d’autres espèces perdues qu’on trouverait d’um autre côté figurés sur les monnaies, c’est alors qu’on aurait droit de conclure la contemporanéité sur le même sol de ces animaux et de l’homme, bien plutôt que de leur réunion dans des cavernes ou tant de causes ont pu et dû produire divers remaniemens. Rien jusqu’ici, cependant, ne contredit les résultats généraux zoologico-géologiques constatés par M. Cuvier ; et les fruits du très petit nombre de recherches faites dans cette nouvelle vue, ne nous montrent encore que des espèces analogues à celles qui vivent de nos jours. C’est ainsi que M. de Blainville, dans l’examen de quelques ossemens des Tumuli et des Tuguria de l’Oppidum Gallo-Belge (Cité de Limes), des environs de Dieppe, n’a reconnu, dans six ou sept espèces (chien, cochon, cerf, mouton, bœuf, etc.), aucune espèce détruite.

D’après ces diverses considérations et d’autres témoignages historiques que rappelle M. Desnoyers, les ossemens humains des cavernes, qui sont eux-mêmes de différentes époques, lui paraissent être au plus loin d’origine gauloise ou celtique, quelquefois même bien plus récens et n’être, pas plus que les monumens druidiques, antérieurs aux dernières grandes catastrophes du globe. Il