Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/155

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M. Zeuschner vient d’admettre encore la même opinion. (Isis}.

M. Necker nous promet, enfin, ses observations faites en Istrie, qui, jointes à celles que j’ai publiées, et que je publierai, achèveront de nous faire connaître ce pays entièrement occupé par le grand système secondaire à nummulites.

On trouve dans le Journal de Géologie les cartes de tous les districts miniers du Bannat, et des données sur plusieurs des plus célèbres mines de la Transylvanie. Nos renseignemens sur la Hongrie se bornent cette année à ce que j’ai dit du sol tertiaire de ce pays, et à une note où j’ai insisté sur l’erreur de M. Beudant, d’avoir regardé le calcaire d’eau douce de Czigled, comme se formant encore actuellement. Ce vaste dépôt, particulier par le test conservé des coquilles, est de la dernière époque tertiaire, ou même de la période alluviale ancienne, car il est au milieu de la grande plaine orientale de la Hongrie, au moins à 150 ou 200 pieds au-dessous du calcaire d’eau douce tertiaire qui recouvre déjà les sables tertiaires supérieurs, et qui est minéralogiquement analogue à celui du Lot-et-Garonne. J’ai soumis à la Société géologique de Londres un esquisse générale de la géologie de la Transylvanie, avec une carte géologique. Mes conclusions les plus curieuses sont : que le terrain salifère y est tertiaire, que les porphyres métallifères sont des éruptions ignées qui lient les trachytes aux porphyres secondaires et anciens, et que ces masses sont postérieures au grès carpathique, et, par conséquent, de la fin de la période crétacée ; enfin ce qu’on a appelé jusqu’ici grauwacke, en Transylvanie, fn’est autre chose que le grès secondaire des Carpathes, plus ou moins intact ou modifié.

Le système des Carpathes étant intimement lié aux Alpes, l’intérêt que la structure de cette chaîne a inspiré s’est porté aussi sur les premières montagnes. MM. Lill, Pusch, Zeuschner, Keferstein : et moi nous sommes occupés des Carpathes en 1826, 1827, 1829 et 1830. L’esquisse de M. Pusch, annexée à sa description de la Pologne, présentait, suivant moi, des classemens faux ; mais, depuis son nouveau voyage en 1830, nous sommes d’accord sur presque tous les points. Le grand massif marno-arénacé et calcaire à fucoïdes repose sur du calcaire jurassique récent, ou bien sur le calcaire alpin. Il contient des couches d’un calcaire à bélemnites et ammonites qui a quelques rapports avec la Scaglia. Tout ce qui est supérieur à cette dernière roche appartiendrait déjà au grès vert ou à son système à nummulites, tandis que ce qui est inférieur serait, encore jurassique. Le soulèvement