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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/176

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de la côte de la Nouvelle-Grenade et sur les salses de Turbaco ; genre de phénomène que ce savant croit lié aux volcans. Une formation arénacée très étendue dans la Nouvelle-Grenade est classée par lui dans le grès rouge secondaire. Enfin il a donné des aperçus sur les bassins du Cauca et du Funza en Colombie. On y trouve du grès houiller, un dépôt gypsifère et quelquefois muriatifère, et un calcaire secondaire à poissons, à ammonites et vertèbres de crocodiles.

Le dernier volume du Voyage au Brésil, de MM. Spix et Martias, vient d’être mis en vente. Les trois volumes de ce bel ouvrage sont remplis de notices géologiques intéressantes. Le champ de leurs observations n’a pas été circonscrit, comme dans le cas de MM. Mawe, Eschwege, Schâffer, Caldeleugh et autres, à la province de Rio-Janeiro, et aux districts aurifères et diamantifères. Ils ont traversé plusieurs autres gouvernemens, et ont décrit en particulier, les premiers, la Constitution géologique de l’immense bassin du fleuve des Amazones, occupé surtout par un dépôt de keuper, avec de rares lambeaux d’aggrégats coquilliers marins et des îlots granitiques et quarzeux ; les montagnes calcaires près du St-François, leurs cavernes à os de Megatherium ; les dépôts dioritiques, sur la frontière des provinces de Balhia et de Saint-François, les dépôts de lignites de la côte de Bahia, et ses amas coquilliers élevés et abandonnés récemment par les eaux de la mer, par suite du soulèvement du continent.

Il est fort curieux d’apprendre que le phénomène des blocs erratiques, et même les dépôts tertiaires, sont entièrement étrangers aux plaines du fleuve des Amazones, tandis qu’il y en a des traces dans le bassin colombien de l’Orénoque. D’une autre part, d’après ces savans bavarois, le keuper gypsifère, mais non métallifère de ces plaines, serait le même dépôt que le Tapanhaucanga aurifére et diamantifère, encroûtant les montagnes quazo-talqueuses métallifères de Mineas-Geraes et d’autres provinces du Brésil. Nêanmoins il faut observer que M. de Humholdt place parmi le grès rouge les agrégats des Llanos de l’Orénoque et de la rivière de la Madeleine, et que M. Rengger n’a guère cru voir que de la molasse dans les plaines du Paraguay, qui paraissent ne faire qu’un tout avec celles des rivières des Amazones et de l’Orénoque. La partie montagneuse du Brésil aurait donc formé jadis une immense île à l’orient des Cordillières des Andes, et les plaines de l’Orénoque, du fleuve des Amazones, du Paraguay et des