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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/202

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à M. Morren, qui avait prétendu que ces moules étaient souvent antérieurs au dépôt qui les empate. Il a décrit de curieux échantillons dans l’un desquels le test de la coquille a disparu, tandis que le polypier qui la couvrait s’est conservé et adhère par sa base sur son moule intérieur.

D’une autre part, M. Brongniart s’est occupé spécialement du changement de la demeure des polypiers ou du test des coquilles en orbicules siliceux. Il a ainsi développé une partie de ce qu’il avait déjà publié dans son intéressant article intitulé : Silex ; et il a donné une liste des principales pétrifications siliceuses connues. Il a surtout appuyé sur l’état gélatineux que ce dépôt siliceux a eu originairement, et il a confirmé pleinement cette idée émise par beaucoup de géologues.

Je puis ajouter que l’état gélatineux originaire des concrétions siliceuses est quelquefois clairement indiqué par le retrait que la masse a éprouvé, et qui a laissé dans son milieu non seulement un vide, mais encore des portions arénacées mobiles ou quelquefois un noyau calcaire ou sableux. La silice est probablement un produit de sources minérales puisqu’elles en déposent ou en contiennent encore ; mais comment s’expliquer sa distribution si particulière au milieu des roches volcaniques ou neptuniennes ? L’hyailite, en tapissant des fentes, serait un effet de sublimation, un dépôt formé par les vapeurs. chaudes qui ont traversé les masses après leur éjection du sein de la terre.

Mais pour la formation des agathes, il semble que l’attraction entre les molécules siliceuses doit avoir été plus grande, ou que leur véhicule gazeux a pu plus aisément traverser la roche, cette dernière affinité n’étant surmontée que dans le cas où ces vapeurs atteignaient des cavités. Ensuite toutes les agathes ont elles été formées par sublimation, ou ne doit-on attribué cette origine qu’à une partie des agathes, ou même y a-t-il possibilité que dans la même localité certaines agathes aient été formées comme certaines druses zoolitiques et calcaires, moitié par la voie ignée, moitié par la voie aqueuse ? Ce sont des questions qui seraient fort intéressantes à traiter par l’observation géognostique et les expériences chimiques. On comprend bien qu’une masse volcanique et ses vapeurs élevant la température de l’eau qui la recouvre, et y introduisant une certaine quantité de matières alcalines et siliceuses, le liquide, amené à la température convenable, pourra se charger de ces matières, et cette dissolution pourra former des dépôts en filtrant à travers les fendillemens