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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/204

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elle s’est combinée plus intimement avec les parties calcaires et alumineuses.

Ces derniers dépôts se conçoivent facilement une fois qu’on s’est assuré de l’origine de la silice ; mais il n’en est pas de même des premiers. Néanmoins il y a une circonstance qui me semble assez propre à donner une idée de leur formation ; je veux parler de la nature gélatineuse de la silice lors de son dépôt. En effet, supposant cette substance flottante au milieu d’un fluide chargé de particules terreuses ou arénacées de matières animales ou végétales, si ces dernières se déposent quelque part par les voies chimique ou mécanique pendant que le fluide sera agité, il est évident que cette matière gluante, ballottée d’un point à un autre, tendra non seulement à s’agglomérer, mais encore à s’attacher aux corps étrangers, et surtout à ceux couverts d’aspérités, or, n’est-ce pas le cas des polypiers ; des échinidées, des alcyons, des éponges, de plusieurs genres de coquilles surtout bivalves, des troncs et branches d’arbres, etc. ? Ce sont aussi surtout ces différentes sortes de corps organisés qu’on trouve silicifiés. Les bivalves le sont beaucoup plus fréquemment que les univalves, et certaines parties couvertes de rugosités dans les bivalves le sont préférablement à d’autres ; ensuite cela me parait aussi la raison pour laquelle on trouve si fréquemment des corps organisés empâtés dans des silex, ou attachés à ces pierres tuberculaires, dont souvent la surface indique positivement un corps pâteux roulé ou comprimé.

La matière siliceuse, amenée ainsi par des mouvemens oscillatoires en contact avec les corps organisés plus ou moins décomposés, il est encore évident que petit à petit toutes les molécules des premiers, ou seulement celles d’une de leurs parties, auront été remplacées successivement par des particules siliceuses, comme l’on voit encore dans les dunes des troncs d’arbres en putréfaction remplacés petit à petit en entier ou en partie par du sable.

Il ne resterait donc plus qu’à s’expliquer comment a lieu cette transmutation chimique de molécules ; ne devrait-on pas avoir encore recours ici aux déplacemens produits soit par l’infiltration aqueuse, soit par les faibles affinités moléculaires électrochimiques ; et ne serait-il pas aisé de reproduire ce travail lent par des expériences directes délicates ?

Les autres gisemens de la silice s’expliquent tout aussi facilement par notre théorie. Ainsi le silex sépare en plaquettes des lits de calcaire ou de grès, parce que le dépôt formant le strate