Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/246

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les a soigneusement étudiées et en a distingué plusieurs âges. La description de l’une d’elles, de Stromboli, vous a été adressée par M. Donati de Naples ; il fait connaître autour du foyer, actuellement ignivome, sept bouches placées sur une ligne du S. E. au N. O., il en a vu cinq à la fois en activité plus ou moins forte, jetant des flammes, de la fumée, des vapeurs accompagnées d’éjections de matières fondues et pulvérulentes, de détonations et de tremblemens du sol ; il fait connaître les matières projetées par chacune de ces bouches. Les différentes crêtes de l’ile sont formées par les produits d’éruptions d’époques différentes et par des laves pétrosiliceuses, porphyriques, ou trachytiques, toutes à pyroxène.

Dans la partie méridionale de l’ile se voit un cratère éteint, large d’un mille, profond de trois cents p., nommé la plaine de Portella, d’où sont sorties dans toutes les directions de très nombreux courans de laves trachytiques, porphyriques et basaltiques, séparées par des sables, des pouces et des scories. Sur un seul point on compte plus de douze de ces alternances.

M. Donati n’a vu dans cette île que des cratères d’éruption et ne parle point des cratères de soulèvement, adeptes par beaucoup de géologues d’après les ingénieuses théories de M. de Buch.

Il signale encore sur plusieurs points de l’ile, entre autos vers le sommet de l’un des cratères en ignition des fumerolles qui déposent des efflorescences muriatiques, et altèrent les roches ignées plus anciennes. Il a observé, au milieu des débris de scories, des fragmens de syénite, et un gros bloc de granite qui, outre ses élémens constitutifs, renfermait encore du pyroxène.

Si ce bloc que signale M. Donati, comme étant granitique, est en effet analogue aux granites anciens, sauf la présence du pyroxène, doit-il être regardé comme de formation moderne, ou ne peut-on pas y voir une application de la curieuse découverte de M. Gustave Rose, sur l’identité du pyroxène et de l’amphibole, fermés à des températures différentes ?

D’autres observations, relatives aux terrains volcaniques de l’île d’Égine et de la Barbarie, vous ont été communiquées par MM. Boblaye et Rozet ; pour ne point détruire l’ensemble de leurs descriptions géologiques, je n’en isolerai point ici cette partie.

$ 4. ─ À la question des phénomènes volcaniques et particulièrement des tremblemens de terre, se rattache le fait des colonnes du temple de Puzzoli, percées par des coquilles lithophages, fait qui a été l’objet de tant de recherches et de discussions.

La communication faite à la Société par M. le doct. Roberton, de coquilles marines recueillies par lui dans le sol environnant le