Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/265

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minutieux examen des espèces, et nous verrons bientôt qu’il y a jusqu’ici une harmonie des plus heureuses entre les résultats de la géologie et ceux de la zoologie.

Quoi qu’il en soit, M. Deshayes, s’appuyant sur le caractère zoologique seul, distingue deux puissans groupes de terrains.

A. Ceux qui ne contiennent aucune espèce de coquilles analogues avec celles de la nature actuelle, et nous voyons déjà ce groupe correspondre à l’une des divisions géologiques, les plus générales et les plus anciennement reconnues, celle des terrains secondaires.

B. Les terrains avec espèces analogues, ou les terrains tertiaires. Se restreignant à ceux-ci, M. Deshayes s’est servi du même caractère pour les partager eux-mêmes en plusieurs périodes, et la proportion plus ou moins grande d’espèces analogues propres à chaque système lui a fait distinguer trois groupes qu’il regarde, à priori, comme de plus en plus récens, selon que le nombre des espèces analogues est plus considérable.

1° Le premier, le plus ancien, comprend les bassins tertiaires les plus anciennement étudiés, celui de Paris d’abord ; et quoique M. Deshayes ne l’exprime pas, sans doute tout l’ensemble de ce bassin, susceptible d’être subdivisé lui-même en plusieurs groupes, déjà si nettement déterminés, mais tous antérieurs, ainsi que j’avais essayé de le prouver, à la formation marine de celui de la Loire, qui ne commença à recevoir le dépôt des faluns que lorsque le bassin de Paris était à peu près intégralement rempli.

Au bassin de Paris, M. Deshayes ajoute ceux de Valognes, de l’île de Wight, de Londres, partie de celui de la Belgique, une faible partie de celui de la Gironde et la plus grande partie de celui du Vicentin.

Ils ont présenté déjà quatorze cents espèces environ, dont trente-huit analogues à des espèces vivantes, ou environ 3 % Quarante-deux espèces seulement se retrouvent dans les dépôts postérieurs. Ils n’offrent nulle analogie d’espèces avec les terrains secondaires les plus récens. Cette considération soulève la question des terrains tertiaires intermédiaires, dont j’aurai bientôt vous entretenir.

2° Le deuxième groupe comprend les faluns de la Touraine et du reste de la Loire, la plus grande partie du bassin de la Gironde, en y ajoutant celui de Dax, l’Autriche, la Hongrie, la Pologne ; et, par une distinction qui n’est pas l’un des faits les moins piquans du travail de M. Deshayes, et qui lui appartient en propre, une très petite partie seulement des collines subapennines, c.-à-d.