Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

localité voisine, à Dammerie, contient près de quatre cents espèces de coquilles. Il a vu près de Rheims le calcaire grossier et l’argile à lignites placés bout à bout, l’argile déposée dans des vallées du calcaire grossier, et les deux formations recouvertes par des meulières.

Les mélanges fluvio-marins de ce dépôt des lignites du nord-est de la Seine avaient depuis long-temps fait naître des soupçons sur leur prétendue contemporaineté de l’argile plastique. Lorsque M. C. Prévost et moi nous parcourûmes, il y a cinq ans, la Picardie, le Soissonais et une partie de la Champagne, pour reconnaître l’âge des lignites du bord septentrional du bassin de Paris, dont le gisement d’Epernay est une dépendance, nous restâmes à peu près convaincus que la plus grande partie, pour ne pas dire le système entier, ne passait pas sous le calcaire grossier inférieur, mais en remplissait les vallées et était appuyé sur des bords calcaires. Cette manière de voir, qui était alors en opposition avec les idées généralement reçues, a été depuis fortifiée par la découverte d’ossements de mammifères dans ces lignites, et par ta présence de ménalopsides analogues à des espèces encore vivantes, et du très petit nombre de coquilles ayant leurs analogues, qui se trouvent dans les terrains tertiaires de l’âge du bassin de Paris. Cette opinion que les lignites du Soissonais appartiennent à une époque plus récente que l’argile plastique paraît donc à peu près démontrée ; elle a été adoptée par M. Brongniart, et il ne reste plus qu’à déterminer leur position dans les terrains supérieurs, recherche qui a retardé la publication du travail dont nous avons réuni de nombreux matériaux et déposé des échantillons dans les collections du Musée.

§ 31. ─ M. Boubée a présenté à la Société les détails d’une coupe prise dans les environs de Neauphle-le-Vieux. Les collines de cette partie ouest du bassin lui ont montré dans une épaisseur de plus de 100 pieds les couches suivantes de bas en haut. a. Calcaire d’eau douce ; b. Calcaire à milliolites et corbules, c. Calcaire siliceux ; d. Marnes d’eau douce à cyclostoma mumia ; e. Calcaire grossier avec nombreuses coquilles marines. C’est, comme on voit, les systèmes moyen et supérieur du calcaire grossier, et un nouvel exemple de cet état mixte fluvio-marin, compris entre les parties inférieures de cette formation et le gypse. M. Boubée, qui a adopté ce groupe antérieurement reconnu par plusieurs autres géologues, insiste surtout pour ne point en confondre le calcaire d’eau douce avec le calcaire siliceux supérieur au gypse, dont il est question au § 25. Les marnes dendritées, le cliquart,