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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/293

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de la vallée du fleuve du Chien, celle du mont Sannine et celle du mont Liban proprement dit. Dans toutes trois on retrouve la même succession de couches, à de légères nuances près, c’est-à-dire un terrain de sable et grès ferrugineux entre deux puissans systèmes calcaires, avec silex, fossiles nombreux et cavernes, dont quelques unes à ossemens. C’est dans des couches schisteuses calcaire supérieur à sphérulites que sont les gisemens de poissons depuis long-temps connus des naturalistes. Le plus important, celui d’Hakel, est à une très grande élévation au-dessus de la mer ; celui de Sahel-Aalma n’est qu’à 500 pieds : il appartient aux couches inférieures du même groupe, mais les espèces paraissent être toutes différentes, ainsi que les circonstances de leur gisement. Le terrain sableux contient des mines de fer et des lignites exploités ; à la surface on rencontre, dans une seule localité, du porphyre pyroxénique en boules au milieu d’une espèce de wacke. Sur toute la côte de Syrie, depuis Beyrout jusqu’à Tripoli on trouve de distance en distance des agrégats coquilliers de formation récente, qui se durcissent à l’air, comme on l’a si long-temps prétendu de ceux de Messine et de la presqu’île d’Aboukir, en Égypte.

La chaîne calcaire du Liban montre des traces de violens bouleversemens ; les assises supérieures semblent avoir été soulevées et s’être fait jour à travers les autres, qui se seraient écartées, redressées en sens contraire. Le soulèvement ou le brisement des couches semble avoir eu lieu suivant une ligne parallèle à la chaîne, mais un peu à l’ouest de son axe.

Ce Mémoire, dont nous devons désirer la publication dans le premier volume de nos Mémoires, confirme et augmente les connaissances que l’on avait déjà de la Syrie et de la Palestine, où l’on avait surtout décrit des calcaires secondaires et des roches volcaniques.

§ 42, 43, 44, 45. — Les nombreuses observations que nous a communiquées M. de Munster, de Bayreuth, sur les ammonées, les nautilacées, les bélemnites et les nummulites, sont presque toutes relatives à des fossiles de terrains secondaires, dont ses collections sont si riches.

§ 43. Amonnées. — M. de Munster a distingué trois groupes dans la famille des ammomées, dont les différences organiques coïncident avec des différences de gisemens, depuis les terrains les plus anciens jusqu’à la craie inclusivement : les ammonées des terrains de transition, celles du muschelkalk et celles des calcaires secondaires récens. Il n’en reconnaît point au-dessus de la craie, non plus qu’aucun autre géologue. Chacun des types caractérise un