Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/298

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Charente, il a reconnu que la plupart des plus petits gains d’oolithe dont elles sont formées étaient de véritables alvéolites, des melonies et d’autres coquilles multiloculaires, long-temps regardées comme postérieures à la craie.

§ 48 et 49. — L’intéressante découverte faite par M. Buckland de fœces fossiles d’animaux de toutes les classes, enfouis dans presque toutes les formations, et auxquels il a donné le nom commun de coprolites, fut des plus rapidement généralisées, quoique des plus neuves.

La belle collection de ces corps, que la société a reçue de M. Buckland lui-même, a été l’occasion de doutes exprimés par deux de vos membres, non sur la généralité de la curieuse observation de M. Buckland, qui les considère essentiellement comme les fœces des animaux dont on trouve les débris dans les mêmes couches, mais, sur l’origine de quelques uns d’entre eux. M. de Blainville remarquant que les matières fécales des reptiles se trouvent dans un cloaque sans disposition en spirale, en conclut que les coprolites du lias n’ont pu appartenir aux Mégalosaures ni aux Plésiosaures, et qu’à tort on les avait comparés à des moules pris dans le rectum de la raie disposé au contraire en valvules spiriformes. M. de Blainville ne nie point toutefois qu’on ne puisse trouver des coprolithes de reptiles, aussi bien qu’il reconnaît, avec M. Buckland, la réalité et l’intérêt de cette découverte pour les fœces d’animaux d’autres classes (mammifères, poissons ; etc.).

M. Boubée a émis l’opinion que les coprolithes pourraient bien n’être souvent que des moules d’intestins, puisqu’ils en présentent si directement la forme, la matière pierreuses ayant pu s’y introduire après la mort de l’animal, gonfler l’intestin, et s’y pétrifier avec la matière animale elle-même.

§ 50. ─ Les poissons fossiles sont plus habituellement représentés dans la formation crayeuse de la France pa desS écailles disséminées que par des squelettes.

M. Clément Mullet vous a présenté de la craie des environs de Troie un squelette bien conservé qui se rapproche du genre Zéa. Cette espèce paraît assez analogue à une des belles et nombreuses espèces de la craie du Sussex figurées par M. Mantell.

§ 51. ─ En offrant à la société des échantillons de gypse coquillier du mont Wartberg, près de Heilbronn en Wurtemberg, M. Boué est entré dans des détails fort intéressans. Cette montagne est composée des marnes gypsifères du keuper reposant sur des lits calcaires du muschelkalk ; les couches supérieures de ce calcaire compacte sont irrégulièrement converties en gypse, ou traversées