Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/307

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Au sud de ce premier chaînon calcaire, qui parait s’étendre fort loin, de l’est à l’ouest, M. Rozet a observé, entre les deux bras de l’Atlas, un grand dépôt du même terrain tertiaire qu’il avait déjà observé près d’Alger. Ce terrain, toujours analogue à celui des collines subapennines, et d’autres points du littoral de la Méditerranée, et formé comme lui à la base de marnes argileuses bleuâtres non stratifiées, atteignant une épaisseur de plus de 100 mètres. Cette marne contient du gypse laminaire exploité dans le voisinage de Média ; M. Rozet y a vu des peignes et des bucardes : plus au sud, elle est surmontée, comme dans les collines subapennines, d’un grès jaune ferrugineux, en masses carrées, alternant avec des sables aussi ferrugineux. Ce système supérieur plonge de 20 degrés au nord, et constitue des escarpemens nus, et atteignant une épaisseur de 30 à 50 mètres ; on y trouve des peignes de petuncles, et une immense quantité de ces grandes huîtres si caractéristiques du calcaire moellon de la France méridionale, et qui atteignent jusqu’à 3 décimètres. Elles paraissent être dans le lieu où elles ont vécu.

Jusqu’à Média, trois lieues sud-est de l’Atlas, et tout autour de cette ville, le terrain tertiaire subatlantique règne exclusivement dans le même ordre de superposition ; il constitue de petites collines et des montagnes, dont plusieurs atteignent une hauteur de 1,000 mètres, se terminent par des plateaux, et sont coupées de vallées profondes à bords très escarpés.

Cette formation est tout-à-fait identique avec celle que M. Rozet a reconnue au nord de l’Atlas et de la plaine de Méditja, et qui s’étend sur les côtes voisines d’Alger ; elle aurait été déposée en même temps sur les deux versans du petit Atlas, mais non dans l’intérieur de la chaîne presque parallèle, qui s’étend fort loin à l’est et à l’ouest, et semble se terminer au sud par une seconde chaîne, que l’auteur a considérée comme le grand Atlas. Les principaux sommets étaient à quarante lieues de Média ; le sol tertiaire paraît occuper tout l’intervalle de ces deux chaînes, et y constituer des groupes de collines échelonnées du nord au sud.

Confirmant et développant ses premières descriptions dans une coupe de Sidi-el-Ferruch à Alger, M. Rozet a montré les diverses superpositions du terrain tertiaire au gneiss, et a signalé les nombreux fossiles, peignes, bucardes, grands clypéastres, huîtres, polypiers, toujours d’une physionomie parfaitement analogue à ces couches marines tertiaires de la Provence, de la Corse et de la Sardaigne.

À 1,000 mètres de l’ancien Rustonium, M. Rozet a observé des