Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/308

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porphyres trachytiques perçant les terrains tertiaires dont ils ont relevé les couches. N’est-ce pas un gisement analogue aux trachytes de l’ile d’Égine et de la côte sud-occidentale de la Sardaigne ?

Le schiste talqueux qui forme le fond du sol sur la côte d’Alger se montre le même dans la province de Titery, et y est également recouvert de collines tertiaires.

Dans son dernier Mémoire, M. Rozet a fait connaître les environs d’Oran, dont la structure géologique se lie au même système que la côte d’Alger. Oran est situé dans une baie, sur les bords d’une vaste plaine tertiaire, qui s’étend au sud, à l’est, et dont les inégalités se prolongent jusqu’aux pieds de l’Atlas, distant de 6 ou 7 lieues. La ville est bordée à l’ouest par des collines hautes de 4 à 500 mètres, et formées de schiste de transition, plutôt ardoisier que talqueux, en lits souvent verticaux, recouverts de lits tertiaires également inclinés, dont la partie inférieure présente un amas immense de coquilles regardées par M. Rozet comme identiques avec celles qui vivent dans la mer voisine.

Les couches tertiaires de la plaine, toujours horizontales, sont alternativement marneuses et calcaires ; l’une d’elles, plus blanche, plus feuilletée, contient, comme le terrain d’eau douce d’Aix en Provence, un très grand nombre de poissons fossiles, dont M. Rozet a reconnu trois espèces, qu’il présume être d’eau douce. Cette détermination ne semble cependant pas définitive, et vous avez entendu M. Boué vous annoncer cette découverte comme celle d’un gîte de poissons marins différent de celui d’Aix, et semblable à l’un de ceux du Liban, dépendant de la formation crayeuse. Des bancs de grandes huitres et de gryphées (Ostr. navicularis, espèce identique) recouvrent cet étage moyen ; la base de ce terrain tertiaire est encore çà et là la marne bleue, et le dépôt supérieur une brèche tantôt calcaire, tantôt ferrugineuse.

L’une des montagnes voisines d’Oran, à l’ouest, le fort Santa Crux, est en partie formée, au-dessus des schistes de transition, d’un calcaire noir, compacte, en lamelles brillantes, très dense, et parfois cellulaire, pénétré de veines de fer oligiste. Cette même roche s’étend depuis Oran jusqu’au cap Falcon, ou elle se pénètre d’une très grande quantité de fer carbonaté. Les apparences de ce calcaire l’avaient d’abord fait regarder par M. Rozet comme un trapp volcanique ; mais il a reconnu à son retour que cette roche avait pu seulement être modifiée par l’action des gaz souterrains. L’âge de cette roche ne parait pas à M. Rozet aussi certain