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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/310

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les derniers soulèvemens ont été postérieurs au dépôt des terrains tertiaires. Des alluvions de la plaine de Méditja ne paraissent à M. de Beaumont être que des alluvions plus récentes que le dernier grand cataclysme.


VIe série. — âges et directions des chaînes de montagnes, brisement des couches.


§ 62 à 65. — Vous avez remarqué, messieurs, dans plusieurs Mémoires dont je viens de tracer l’analyse, de fréquentes applications de la théorie des brisures, des redressemens, des soulevemens à la direction des couches et à l’âge des chaînes de montagnes. M. Boblaye en Morée, M. Rozet en Barbarie, M. Botta dans le Liban, M. de Studer dans les Alpes, M. Dufresnoy et M. Reboul dans les Pyrénées, ont ajouté plusieurs faits intéressans à cette branche nouvelle, dont la géologie française a offert les premiers et les plus ingénieux développemens.

Vous vous souvenez aussi d’avoir déjà entendu M. Élie de Beaumont, celui de tous nos géologues qui, avec M. de Buch, a ouvert le plus largement cette route nouvelle, qui en a introduit les principes le plus avant dans la science, et qui leur a donné le plus de popularité, vous exposer les résultats des nombreuses et consciencieuses observations de M. Sedgwick, sur une partie des terrains anciens du N.-O. de l’Angleterre.

Trois années à peine se sont écoulées depuis que M. Élie de Beaumont a réuni en corps de doctrine les idées capitales et les faits qui forment la base de cette brillante théorie, admis isolément pour la plupart par d’autres géologues, mais que leur isolement même avait rendus moins saillans ; et déjà ces principes ont été appliqués à la plus grande partie des chaînes de l’Europe.

La base fondamentale du point de vue sous lequel M. de Beaumont envisage cette question repose surtout, vous le savez, sur les considérations suivantes :

Le redressement des couches inclinées, opéré antérieurement au dépôt des strates horizontaux qui les recouvrent. Ce fait des gisemens transgressifs est un de ceux qui ont le plus anciennement fixé l’attention des géologues.

La coïncidence générale entre la direction des couches et celle des chaînes ; celles-ci s’étant élevées sur autant de lignes de dislocations.

Le parallélisme constant des dislocations d’une même époque et des chaînes contemporaines, même à de grandes distances.