Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/312

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M. de Beaumont, au contraire, rapporte ces phénomènes à ses treize grandes périodes de disturbations, intermédiaires aux périodes de sédimens tranquilles, les trois plus anciennes jusqu’au terrain houiller inclusivement ; les six suivantes, jusqu’à la fin des terrains secondaires ; enfin les quatre plus récentes, jusqu’au dernier grand cataclysme diluvien.

Tels sont, si je ne me trompe, les points et les résultats les plus saillans de cette vaste théorie, dont les élémens étaient disséminés, et n’ont été admis qu’un à un, pour ainsi dire, dans la science. Mais les difficultés infinies de la classification des différentes périodes, et des observations qui doivent en être la base n’ont pas tardé à fournir sujet à objections.

Tout en abondant dans le sens de cette ingénieuse doctrine, tout en admettant la justesse des principaux résultats auxquels ils étaient eux-mêmes arrivés par d’autres voies, plusieurs géologues ont commencé à en combattre des parties. Deux principes surtout, qui cependant semblaient être les plus conformes à la simplicité habituelle des lois de la nature, je veux parler du parallélisme invariable des fractures de la surface terrestre à chaque révolution, et par suite la divergence des fractures non contemporaines, ont été contredits.

Rien ne prouvait, même à priori, si ce n’est pour des espaces peu étendus, que l’action perturbatrice intérieure ne se fût pas manifestée au dehors par des mouvemens contraires durant une même période, et que ces mouvemens ne se fussent pas répétés les mêmes à différentes époques. Le phénomène des tremblemens de terre actuels présente en effet souvent plusieurs lignes de dislocations contemporaines. Toutefois, en dernier lieu, M. de Beaumont admet des retours de la même direction, à des époques différentes, mais dans une certaine régularité.

L’un des membres de cette société, M. Boué, qui dans plusieurs écrits a soutenu relativement à l’âge récent des Alpes, une partie des mêmes idées que M. de Beaumont, et qui a nettement fixé, l’un des premiers, la contemporanéité à toutes les périodes géologiques de roches d’éruption ignée, causes de perturbations, et de sédimens aqueux, objets de ces perturbations, M. Boué a recueilli récemment (n° 11 de son Journal de Géologie) la plupart des objections, dont la grande théorie des soulèvemens, ou plutôt la classification chronologique des chaînes, telle que l’a présentée M. de Beaumont, a été le sujet.

Ces objections n’ayant point encore été la plupart développées dans le sein de la Société, je me bornerai à vous rappeler les