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de ces puissans phénomènes est bien plus probablement terrestre qu’astronomique. Le mémoire de M. Arago est donc plutôt un plaidoyer en faveur de l’innocence que de la puissance comètes.


VIIe série. — Mélanges.


§ 66. — Les réflexions présentées à la société par M. Boué, tendant à apprécier les avantages de la paléontologie appliquée à la géognosie et à la géologie, se rattachent à une des plus importantes questions de la science ; mais vous ayant déjà entretenus, messieurs, à l’occasion du travail de M. Deshayes sur les coquilles des terrains tertiaires (§ 19), des objections plus ou moins spécieuses dont peuvent être l’objet les caractères zoologiques trop exclusivement employés, je me bornerai à reproduire ici en peu de mots les conclusions particulières de M. Boué.

M. Boué s’est surtout attaché à opposer les unes aux autres les, classifications et les conséquences géogéniques, fondées d’une part, sur la géologie de superposition proprement dite, d’une autre sur la paléontologie appliquée à cette science. L’observation de la continuité des couches lui semble rester encore la règle de détermination la plus sûre. Il trouve que la géologie, sans les fossiles, possède assez de données pour conduire à tous les grands résultats, à toutes les divisions chronologiques admises ; que le caractère paléontologique, qui peut être un bon chronomètre dans les limites d’un seul bassin, ou sur un grand continent bien connu, et être fort utile quand la superposition est incertaine, ne peut suffire, sans risque des plus graves erreurs, pour faire de la géologie sur toute la surface terrestre, et au milieu de bassins dont les relations de couches n’ont pas été antérieurement déterminées.

M. Deshayes, considérant que la géologie est la science des couches de la terre dans leur nature et dans leurs rapports, que cette série de couches ne présente à l’esprit qu’un long chronomètre décomposé en autant de sous-périodes qu’on peut reconnaître d’influences diverses ayant présidé uniformément chacune à un dépôt d’un certain nombre de couches, M. Deshayes définit ainsi une formation géologique ; espace de temps représenté par un certain nombre de couches de la terre déposées sous l’influence du même phénomène.

Or, ces phénomènes n’ont pu agir que sur la matière inorganique ou organisée : la première est essentiellement variable à la même époque suivant les circonstances locales qui l’auront modifiée ;