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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/325

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la mémoire et de montrer les relations les plus habituelles de ces dépôts cristallins.

M. de Bonnard, dans son traité des terrains (Dict. d’hist. nat. 1819), avait aussi distribué les roches des formations géologiquement et minéralogiquement par séries, dont chacune avait pour types le quartz, le feldspath, le pyroxène, etc., et il poursuivait ces séries depuis les terrains les plus anciens jusqu’aux modernes. Malgré d’assez fortes ressemblances, le point de vue sous lequel M. Boubée a rédigé son tableau mnémonique, borné aux roches anciennes, n’est pas tout-à-fait analogue.

§ 71. ─ M. Boubée, pour dégager la détermination des coquilles fossiles d’erreurs trop fréquentes dans les descriptions des géologues, propose une sorte de conchiliomètre qui permettrait de déterminer les espèces et même les variétés de ces corps, soit. en nature, soit à l’état de moules intérieurs ou extérieurs, avec une précision plus rigoureuse que par l’usage des caractères habituellement énoncés, précision presque géométrique et à peu près analogue à celle du goniomètre.

Dans les coquilles univalves, il y aurait à mesurer l’angle de la spire à son sommet, l’angle d’ouverture, et celui que fait la direction des tours de spire avec l’axe de la coquille. Dans les coquilles bivalves équilatérales, l’angle extérieur de la charnière serait le meilleur caractère, auquel se joindrait pour les inéquilatérales la mesure des autres angles.

M. Boubée pense que l’application du même instrument serait facile aux moules de coquilles, aux échinides, aux radiaires et aux polypiers.

Sans obtenir la précision rigoureuse qu’on pourrait attendre d’un instrument de mathématiques, les zoologistes exercés, surtout les conchyliologistes, expriment souvent, parmi les caractères, des ouvertures d’angles, tout en décomposant le plus possible les dimensions des diverses parties. On en voit de fréquentes applications dans le premier volume de Bruguières (Encycl. méth. Vers), ouvrage si consciencieusement continué par M. Deshayes.

M. Desmarets, dont la méthode descriptive est toujours si vraie et si précise, se sert, pour chaque espèce à décrire, de cadres lithographies où sont inscrits d’avance tous les caractères jusque dans les plus minutieuses subdivisions et dans l’ordre de leur importance, ce qui rend toute omission impossible. C’est D’après cette méthode qu’il avait commencé à exécuter le traité des oursins fossiles, dont M. Brongniart devait faire la partie géologique, travail qui comblait une lacune dans la science avant le magnifique ouvrage de M. Goldfuss.