Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/353

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beaucoup de contes plus ou moins probables qui nous ont été transmis par les anciens auteurs.

« Pardonnez-moi, monsieur, de vous avoir entretenu si longuement sur un sujet où vous avez jeté tant de lumières, par les investigations judicieuses auxquelles vous l’avez soumis ; mais j’ai pensé que son importance serait mon excuse, et qu’ayant visité la Samothrace, vous ne seriez pas fâché de connaître mon opinion, qui s’accorde si bien avec celle que vous avez tirée de toute vos recherches savantes. »

M. Boubée présente à la société un Tableau de l’état du globe à ses différent âges, et de la relation de l’atmosphère terrestre avec les parties solides de notre globe, ou résumé synoptique de son cours de géologie.

La théorie de la chaleur centrale et de l’incandescence originaire du globe, démontrée par M. Cordier, sont la base de ce tableau ; quatre lignes, par leur simple disposition, en expriment les principaux résultats.

Une ligne horizontale représente la surface originaire du globe ; une courbe hyperbolique exprime l’épaisseur que l’écorce du globe a acquise extérieurement par l’effet de la superposition des dépôts ; une seconde courbe indique l’épaisseur que la masse granitique a dû prendre inférieurement par un refroidissement d’autant moins rapide, que l’écorce du cercle devenait plus épaisse ; enfin, une troisième : ligne hyperbolique exprime la diminution successive survenue dans la hauteur, dans la pression et dans la complexité de composition de l’atmosphère à mesure que le globe s’est refroidi.

M. Boubée développe quelques unes des propositions analytiques écrites sur ce tableau. Plusieurs considérations l’amènent à conclure que quoique, au moment de sa création, la terre fût tout incandescente, elle était néanmoins pourvue de toutes les matières que l’on y connaît aujourd’hui ; que celles de ces matières qui sont de nature vaporisable constituaient toutes ensemble une immense atmosphère ; que ces matières se sont condensées successivement et se sont répandues sur le globe à mesure que la diminution de température a pu le permettre. Ainsi, le mercure, le bismuth, le plomb, le zinc, le soufre et plusieurs autres minéraux vaporisables ne se trouvent que rarement, et dans des états particuliers, dans des terrains primitifs ; tandis qu’ils sont plus