Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/372

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« Plus que jamais j’ai l’intime conviction que la clef des terrains tertiaires se trouve dans nos environs ; les phénomènes y sont d’une simplicité extrême. Toutes les nouvelles observations qui nous arrivent nous confirment plus que jamais dans cette idée, qu’il n’existe tout autour de la Méditerranée qu’une seule formation marine, caractérisée par les marnes bleues, et dont le prétendu calcaire moellon n’est qu’une dépendance, (Notez, bien que le calcaire moellon est le seul qui serve de pierre de taille ; nulle part on ne l’emploie comme moellon ; les ouvriers ne connaissent pas ce nom.)

Cette formation, composée de marnes bleues, de calcaire et de sable, forme toujours la base des terrains tertiaires, et n’offre jamais de mélange de fossiles ou de sédimens marins et lacustres ; elle est recouverte accidentellement par des dépôts lacustres et par un terrain mixte, offrant beaucoup d’analogie avec les roches du bassin de la Seine : c’est ce dernier terrain (mixte) qui repose quelquefois sur des sédimens lacustres. La grande formation marine ne se trouve jamais dans cette position, mais forme toujours la base des terrains tertiaires.

Les terrains tertiaires du midi sont évidemment contemporains à de ceux du nord de la France : les mêmes débris de mammifères terrestres se rencontrent dans les deux bassins ; et quant à la différence que l’on remarque dans le catalogue des coquilles, il est bien évident qu’elle dépend de l’influence climatérique, qui, pendant la période tertiaire, devait déjà être bien marquée.

« Je viens d’adresser à la Société géologique une belle suite d’échantillons de nos terrains tertiaires, et un tableau représentant les dépôts comparés de Paris, Pézenas et Narbonne.

« Sous peu j’adresserai également une collection d’ossemens fossiles de Bize, et les roches du terrain à lignites de la vallée de la Cesse. Ce terrain est bien évidemment contemporain des sédiments qui ont comblé le vaste bassin de la Garonne, et que M. Boubée appelle, je ne sais trop pourquoi, post-diluvium toulousain. Ce prétendu post-diluvium toulousain est bien tertiaire, et même contemporain de tous les terrains tertiaires imaginables. Les mammifères que l’on rencontre à Paris, Pézenas et Montpellier, se rencontrent également dans le prétendu post-diluvium : je m’en suis assuré, il y a peu de temps, à Toulouse. »

Les dépôts fluviatiles et lacustres qui ont comblé le vaste bassin de Toulouse, et qui, vers Bordeaux, sont recouverts par des bancs très puissans de calcaire d’eau douce, se continuent sans interruption