Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/371

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Dans la falaise du cap Matifou, on voit des porphyres trachytiques qui se sont fait jour au milieu des couches tertiaires en les brisant et les rejetant vers le nord-est.

Enfin, sur tout le littoral d’Alger, il existe des agglomérats de coquilles passées à l’état spathique, qui sont identiques avec celles qui vivent encore actuellement dans la mer.

Des faits exposés dans son Mémoire, l’auteur tire les conclusions suivantes :

1° Il existe une grande similitude entre les phénomènes géognostiques sur les deux rives opposées de la Méditerranée.

2° Le terrain tertiaire subatlantique se retrouvant avec tous ses caractères sur une grande partie de la surface de l’Europe, en Asie, etc., doit être pris pour type de l’époque tertiaire ; et les bassins de Paris, de Londres, de Bordeaux, etc., ne peuvent plus être considérés que comme des cas particuliers.

3° D’après le mode de formation du terrain tertiaire par bassins, et sur les rivages des mers, son grand développement au nord et au sud du petit Atlas, et les renseignemens qui lui ont été donnés par M. René Caillié, M. Rozet annonce que c’est ce terrain qui constitue le sol du désert de Sahara, et que les calcaires et les grès se trouvent là, en couches horizontales, recouverts par des sables qui ne sont autre chose que ceux que l’on rencontre fréquemment à la partie supérieure du terrain subatlantique. À cause de la marne argileuse qui doit exister au-dessous des grès, il pense qu’on pourrait établir des puits forés dans le désert.

4° La discordance de stratification entre le lias et le terrain tertiaire démontre que la chaîne du petit Atlas a été soulevée avant le dépôt de ce dernier. C’est à l’irruption des porphyres trachytiques au milieu des couches de cette époque qu’on peut attribuer leur redressement.

5° Enfin, la composition des dépôts diluviens des environs d’Alger et de la plaine de la Mitidja confirme la théorie de la formation de ces dépôts, exposée par l’auteur dans le premier cahier du Journal de géologie.

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Séance du 2 avril 1832.


M. Brongniart occupe le fauteuil.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

On lit l’extrait suivant d’une lettre écrite de Narbonne le 25 mars par M. Tournal :