Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/39

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je fus assuré que ce-monticule dont la base était peut-être à 5 ou 600 pieds dans le mer était entièrement composé, comme je l’avais présumé le 28, de matières pulvérulentes, de fragmens de scories de toutes les dimensions, jusqu’à celle de 2 pieds cubes au plus ; je trouvai quelques blocs dont le centre très-dur avait l’aspect et la consistance de la lave, mais ces masses globulaires avaient été projetées.

Enfin, l’ilot entier me parut être, comme tous les cratères d’éruption, un amas conique autour d’une cavité également conique, mais renversée. En effet, examinant les parois intérieures du cratère, on voit que celles-ci ont une pente d’environ 45°, et dans les coupes latérales produites par les éboulemens, on distingue que la stratification est parallèle à cette ligne de pente, tandis que du côté extérieur les mêmes matériaux sont disposés dans un sens opposé.

Quant à la coupure à pic des falaises, il est difficile de voir qu’elle est l’effet postérieur des éboulemens causés, soit par des secousses imprimées au sol, soit plus probablement par l’action des flots qui, entraînant les matières meubles accessibles à cette action, ont successivement miné les bords ; ceux-ci se trouvant en surplomb sont tombés ; tous les jours ils se dégradent ; et c’est déjà aux dépens des éboulemens qu’il s’est formé autour de l’île, une plage, sorte de bourrelet de 15 à 20 pieds de largeur qui se termine brusquement en pente dans la mer.

D’après cette manière de voir, il est facile de reconnaître que les éboulemens continuant à avoir lieu par la cause qui les produit tous les jours, l’île s’abaissera graduellement, jusqu’à ce qu’une grosse mer venant à enlever tout ce qui restera au-dessus de son niveau, il n’y aura plus à la place qu’un banc de sable volcanique, d’autant plus dangereux qu’il sera difficile d’en avoir connaissance à quelque distance.

Les bords actuels du cratère sont d’inégales hauteur et épaisseur. Du côté du nord, l’élévation est d’environ 200 pieds, tandis qu’elle n’est que de 30 ou 40 au sud.

L’eau contenue dans le cratère paraît être au niveau de la mer, elle est d’un jaune orange, couverte d’une écume épaisse ; les scories qui bordent le bassin sont enduites de fer hydroxidé.

Des vapeurs blanches s’élèvent continuellement, non-seulement de la surface de l’eau qui semble être en ébullition, mais de tout le sol, par de nombreuses fissures. C’est surtout du côté sud que ces vapeurs sont les plus abondantes, et comme je l’ai déjà dit, elles sortent de la plage, et de la mer elle-même, en dehors du