Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/402

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─ La Société reçoit de M. le comte de Montlosier la lettre suivante (Randanne, près Clermont, 5 mai 1832).

« Messieurs, je lis dans le résumé des progrès de la géologie pendant l’année 1831, Bulletin de la société, pag. 156, les paroles suivantes :

« L’espèce de cavité élevée, appelée Valle del bove, a paru à M. Hoffmann un cratère de soulèvement dont les bords sont formés d’alternats de scories et de roches trachytiques modifiées. En Italie, notre savant Prussien a aussi cru trouver des cratères de soulèvement dans les montagnes d’Albano... » L’auteur du Résumé ajoute : « Nous devons donc nous attendre à une controverse intéressante entre lui et M. C. Prévost, qui, comme M. Cordier, paraîtrait opposé à cette idée, et n’admettrait qu’une formation cratériforme, savoir, celle produite par des déjections incohérentes et des coulées de lave autour d’un cratère. »

« L’intérêt que je prends aux progrès de la géologie, l’intérêt aussi que je prends à des hommes aussi honorables que MM. C. Prévost et Cordier, n’engagent à vous adresser les explications suivantes :

« D’abord, je n’admets pas tout-à-fait l’expression de cratère de soulèvement, créée par M. de Buch et adoptée par M. Hoffmann. Cette expression suppose une force irrégulière opérant des effets irréguliers, pouvant être étrangers aux effets volcaniques. Les cratères de soulèvement mentionnés sont tous d’une composition cratériforme, ainsi que l’ont observé MM. Prévost et Cordier. Mais il faut en demeurer là, et surtout ne pas parler de courans de lave ; car l’absence de courans de lave est un des caractères précis qui les distinguent.

« L’Auvergne est en possession de deux de ces cratères appelés de soulèvement, c’est le lac de Pavin et le gour ou gouffre de Tazenat. En examinant, dans ma jeunesse, la nature et les circonstances de ces deux cratères formant des lacs, je leur avais reconnu une composition toute particulière, en ce que, 1° à la différence des autres cratères, la dimension de leur orifice était énormément plus considérable ; 2° en ce que leur pourtour était à peine marqué de quelques points de torréfaction ; 3° en ce qu’il n’en était émané aucune émission ni courant de lave. Frappé d’étonnement, d’un côté, de la puissance d’explosion qui avait pu