Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/411

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Je suis disposé à croire que les roches volcaniques sous-marines de ces contrées, depuis le cap Passaro jusqu’au bord sud de la plaine de Catane, n’appartiennent pas à une même époque ; les plus anciennes sont peut-être antérieures à la craie qui reposerait dessus ; d’autres, parmi lesquelles sont de véritables basaltes, semblent avoir traversé de bas en haut les dépôts calcaires (la craie et le calcaire tertiaire ancien) qui ont été quelquefois altérés au contact, tandis que de plus nouvelles roches, qui ressemblent beaucoup plus aussi aux laves modernes, auraient coulé pendant le dépôt du calcaire tertiaire récent, avec les bancs duquel elles alternent. Il en est de ces produits et phénomènes volcaniques comme des calcaires qu’ils accompagnent : ceux-ci passent de l’un à l’autre par des nuances presque insensibles depuis la craie inclusivement jusqu’aux sédimens qui se déposent et se consolident encore maintenant, et si dans une localité on voit des caractères et des superpositions qui semblent annoncer des périodes bien tranchées, dans une autre on trouve des transitions graduées. C’est ainsi que de Syracuse à Pachino par Noto, on voit les terrains tertiaires les plus modernes passer graduellement à la craie, transition que l’on retrouve encore aux environs de Trapani, au pied du mont Erix. »

À l’occasion des dépôts gypseux et sulfureux, dont l’âge relatif paraît difficile à déterminer rigoureusement, M. Constant Prevost entre dans une discussion assez étendue pour appuyer son opinion qu’ils sont placés à la limite des terrains tertiaires et secondaires plutôt qu’au milieu de la formation de ceux-ci.

« ... L’association presque constante du gypse, du soufre, du sel gemme, avec deux roches calcaires, dont l’une marneuse, tendre, est très analogue par ses caractères extérieurs, soit à la craie, soit plus encore peut-être aux marnes du gypse des environs d’Argenteil près Paris, et l’autre, également blanche, plus dure, caverneuse, et offrant des parties siliceuses qui la font ressembler quelquefois de la manière la plus exacte à notre calcaire de Champigny, et même aux meulières inférieures, est un des principaux traits de la géologie de la Sicile. Cette grande formation, pour ainsi dire mixte entre les sédimens et les précipités, dans les caractères particuliers de laquelle on reconnaît avec les effets d’un dissolvant liquide, l’influence plus ou moins directe d’un ou de plusieurs agens qui auraient exercé leur action de bas