Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/426

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

assez bien limités au milieu des autres dépôts ; M. Desnoyers en a observé une quinzaine, dont les principaux sont aux environs de Nogent-le-Rotrou, la Ferté-Bernard, Mamers, le Mans, la Flèche, Saumur, Château-du-Loir, Château-Regnault, Vendôme, Tours, Blois, Mayenne ; et au S.-O. du bassin de Paris, les prolongemens très ondulés du grand système d’eau douce supérieur de ce bassin. Ces dépôts, riches la plupart en coquilles d’eau douce, forment habituellement un étage à niveau inférieur, bordé de toutes parts par des sables et des argiles, qui ne les recouvrent pas le plus souvent, mais qui sur les bords s’entremêlent avec les sédimens chimiques, calcaires et siliceux, plus purs et plus isolés vers le centre. On y reconnaît très bien les deux agens du dépôt, les sources calcarifères et silicifères du centre et les eaux courantes qui entraînèrent à plusieurs reprises dans ces petits bassins lacustres des sédimens d’alluvion contemporains, alternant à plusieurs reprises avec les calcaires et les silex purs des sources. Le bassin de Nogent offre surtout ces dispositions de la manière la plus évidente et plus clairement qu’aucun autre ; il rappelle, par le mode de remplissage, les bassins tout récens des lacs d’Écosse, décrits par M. Lyell.

Les trois premiers groupes n’ont présenté à M. Desnoyers que des fossiles d’eau douce ou des végétaux terrestres sans la moindre trace de coquilles marines, soit de l’âge du bassin de Paris, soit même de l’âge des faluns. Seulement vers les extrémités de ce vaste plateau, 1° vers Paris, à Étampes, à Épernon ; 2° aux environs de Dieppe ; 3° dans le Cotentin ; 4° aux environs de, Rennes ; 5° aux environs de Nantes, on voit dans les parties inférieures se mêler aux fossiles et aux couches d’eau douce, des fossiles et des sédimens marins assez analogues à ceux du calcaire grossier supérieur (orbitolites, milliolites), ou identiquement les mêmes que ceux de la dernière formation marine, et à Dieppe les fossiles des lignites problématiques du Soissonnais ; mais en même temps ces dépôts marins sont tout-à-fait distincts des faluns qui les recouvrent sur quelques points, en gisement transgressif. La liaison des vastes dépôts sans fossiles, ou à fossiles d’eau douce aux couches marines plus anciennes que les faluns, est plus douteuse que la liaison des autres groupes entre eux.

Du mélange intime et incontestable, du passage de l’un à l’autre et du remplacement mutuel des trois premiers groupes et dans chaque groupe des différens dépôts de ce vaste système, M. Desnoyers est porté è conclure qu’ils sont tous à peu près contemporains, et qu’ils ne diffèrent entre eux que par suite des circonstances